S'il est un constat qu'aura fait la Banque Mondiale quant aux pays ayant fait le plus d'efforts et mis en place plus de stratégies permettant de développer efficacement l'agribusiness, c'est que les pays africains longtemps à la traîne ont, pour la plupart, entamé de vraies actions afin de l'améliorer. Le continent a connu une belle progression entre 2016 et 2019, selon la dernière édition de « Enabling Business of Agriculture (EBA) » de la Banque Mondiale. Le rapport a scruté l'environnement des affaires pour 101 pays répartis en Afrique, en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique. Selon ses conclusions, à l'échelle globale, 47 pays sur les 101 ciblés ont mis en œuvre 47 réformes réglementaires entre 2016 et 2018. Plus de la moitié des réformes observées ont concerné la fourniture de semences, l'accès au financement et la protection des végétaux. Les semences, les engrais, les machines, les finances, les marchés, les transports, l'eau et les TIC ont été les indicateurs pris en compte dans le classement de l'agribusiness. Ces critères mettent en évidence les pays les plus performants. Ils permettent en outre, de mesurer la progression, d'identifier les obstacles réglementaires à la participation des producteurs au marché et autres freins à l'entrepreneuriat agricole. En ce concerne l'Afrique, le numéro un est l'Afrique du Sud (68,73), suivi par le Kenya (64,80), le Maroc (64,02) et la Zambie (63,7). Cela étant et dans le détail, le Royaume doit son score à 62,42 points de pourcentage dans la fourniture des semences, à 80 points en ce qui concerne la sécurisation de l'eau, un des secteurs, où l'on a souligné les initiatives de réformes dans le Royaume. Pour ce qui de l'enregistrement des machines agricoles, le Maroc a obtenu 97,94 points de pourcentage. De même, notre pays a eu 55 points pour le soutien du bétail, 100 points sur 100 pour la protection de santé des plantes, 56,76 point pour le commerce de nourriture et 60 points pour l'accès au financement. Toutefois, un « peut mieux faire » a été formulé quant aux efforts sur l'enregistrement des engrais. Si globalement 17 des 20 premiers pays sont en Europe, la Banque mondiale souligne néanmoins que le continent africain est la zone dont le paysage réglementaire a le plus évolué depuis 2016. La France arrive en tête du classement mondial avec un score de 93,7 et elle est suivie de la Croatie (92,68) et de la République tchèque (92,32). Pour tous les domaines évalués, ces pays allient une bonne réglementation à des processus efficaces, même si aucun d'eux n'a obtenu un score parfait. L'Afrique est la partie du monde qui a connu le rythme le plus rapide de réformes en faveur du secteur agricole. Le continent africain affiche 4 pays dans le top 10 des nations qui ont amélioré leurs réglementations entre 2016 et 2019, la Sierra Leone est le pays ayant le plus réformé son environnement pour les activités agricoles, sur cette période. Le Burundi, le Malawi et le Mozambique se sont également distingués sur la scène des réformes. En dehors de ce quatuor, de nombreux pays d'Afrique subsaharienne s'efforcent également d'améliorer le climat des affaires en faveur des acteurs agricoles, notamment sur le plan phytosanitaire, véritable point d'achoppement des exportations agricoles vers des destinations européennes et asiatiques. Lancé pour la première fois en 2015, le rapport EBA de la Banque mondiale met l'accent sur l'évaluation des réglementations, des politiques et les infrastructures qui impactent les acteurs du secteur agricole ou de l'agribusiness. S'il reste moins connu que le Doing Business, l'une des publications phares de la Banque mondiale qui effectue une analyse comparative de l'efficacité du droit des affaires, l'EBA n'en reste pas moins important pour les décideurs. En effet, son principal objectif est de fournir aux dirigeants, un outil pouvant faciliter l'installation d'un environnement propice aux entreprises agricoles ou agro-industrielles, aussi bien au niveau local que régional.