L'Assemblée nationale française a adopté le projet de loi controversé dit contre le « séparatisme » islamiste en première lecture mardi après deux semaines de débats. Pour l'opposition ce texte a surtout des visées politiques à l'approche des élections. A l'issue de deux semaines de débats mouvementés, le projet de loi a finalement été adopté en première lecture marquant sa lancée vers une adoption définitive. Le projet de loi se veut républicain marquant les principes de la laïcité en France, tout en barrant la route aux financements étrangers des cultes, encadrant les associations et l'éducation à domicile. C'est en se basant sur plusieurs constats que le projet de loi du gouvernement français a mis en place ce texte qui doit encadrer l'espace public ayant une relation avec les cultes, avec un focus sur l'islam au coeur de plusieurs controverses ces dernières années à cause d'événements tragiques liées à l'extrémisme. Traiter du culte musulman en France était un exercice périlleux mais nécessaire dans un contexte marqué par des attaques d'extrémistes et récemment la décapitation d'un professeur pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet en classe dans un cadre éducatif et respectueux selon les témoignages des élèves. Le texte a été adopté par 347 voix pour, 151 voix contre et 65 abstentions, avant son examen au Sénat à partir du 30 mars, mais avant d'avoir cette majorité, plusieurs semaines ont été consacrées à son étude, et plusieurs voix se sont élevées pour le critiquer, dont certaines pour son appellation qui vise exclusivement l'islam (avant qu'elle ne soit changée) et pas les autres cultes et d'autres pour estime qu'il était trop faible. Mardi, si l'exécutif s'est félicité de l'adoption du texte présenté comme comportant un « équilibre », le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a tenu à le décrire comme « une offensive laïque extrêmement forte » un texte « dur » mais « nécessaire pour la République », selon ses déclarations sur la radio RTL. Chez l'opposition, on y voit un projet ayant des objectifs politiciens à l'approche des élections présidentielles d'où ce ton fort donné à ce texte. Et c'est parce que le parti au pouvoir estime que le jeu se fera entre La république en marche (LREM) et l'extrême droite de Marine Le Pen (RN), pour les prochaines échéances électorales que le ton de ce texte s'est montré un peu plus proche de cette idéologie. A ce titre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait lui-même critiqué Marine Le Pen lors de leur débat télévisé où il lui a reproché d'être trop « molle » dans sa lutte contre l'islamisme. Et c'est cette presque main tendue à l'extrême droite de l'ex Front national qui dérange les Insoumis de l'extrême gauche qui a tenu à rappeler qu'Emmanuel Macron a été élu en 2017 car il représentait l'alternative à la montée du nationalisme en France. Le texte contient quelques 70 articles qui reprennent des thèmes majeurs surtout sociaux, notamment un contrôle des associations et des cultes pour plus de transparence sur leurs financements, l'arrêt des imams formés à l'étranger, les certificats de virginité, la polygamie, le mariage forcés, l'école à domicile qui servirait à déscolariser les filles, la haine sur internet…