La nigériane Ngozi Okonjo-Iweala a nommée lundi 15 février comme nouvelle dirigeante de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Sa nomination est une consécration pour cette femme économiste de renom mais elle aura du pain sur la planche. Elue par consensus lors d'une réunion spéciale du Conseil général de l'Organisation Mondiale du Commerce, la nouvelle directrice générale de l'organisation devrait prendre ses fonctions le 1er mars et son mandat, renouvelable, expirera le 31 août 2025. Economiste de carrière et personnage central dans son pays, où elle a été deux fois ministre des Finances et un court passage à la diplomatie. Ngozi Okonjo-Iweala a fait ses armes à la Banque mondiale depuis 1982 et elle y est restée pendant 25 ans, Avec sa nomination, elle marque un doublé en étant non seulement la première dirigeante femme de cette institution mais également la première dirigeante issue du continent africain. Elle remplace le brésilien Roberto Azevedo, qui avait démissionné de l'organisation en mars 2020, officiellement pour raisons personnelles, familiales, et affirmant n'avoir aucunes prétentions politiques. Mais le brésilien a laissé une organisation empêtrée dans plusieurs dossiers handicapants. Le tribunal de règlement des litiges commerciaux handicapé par les Etats-Unis est un problème qui n'a toujours pas trouvé de solution, et même si Azevedo est un diplomate qualifié, n'a pas réussi à débloquer la nomination de juges de l'instance d'appel de l'organe de règlement des différends (ORD). L'organe est bloqué depuis plusieurs mois. La nouvelle dirigeante devra également trouver un moyen de redonner de l'importance à cette institution en perte de pouvoir au moment où les Etats-Unis sous l'administration Trump ont lancé une guerre commerciale contre la Chine. Et c'est dans ce sens que ses premiers mots après sa nomination ont repris cette envie de refaire de l'OMS une instance « forte ». « Une OMC forte est essentielle si nous voulons nous remettre pleinement et rapidement des ravages causés par la pandémie de Covid-19. (…) Notre organisation est confrontée à de nombreux défis mais en travaillant ensemble, nous pouvons collectivement rendre l'OMC plus forte, plus agile et mieux adaptée aux réalités d'aujourd'hui », a-t-elle déclaré lundi après sa consécration. A 66 ans, Ngozi Okonjo-Iweala est entrée le cercle très restreint des femmes au pouvoir dans le monde et ces femmes ont rapidement salué sa nomination. C'est le cas de Christine Lagarde, première présidente de la BCE et ex-première patronne du FMI qui salué « son amie » qu'elle connait depuis de nombreuses années. Congratulations to my friend Ngozi Okonjo-Iweala on becoming the first female Director-General of the @wto. I've known Ngozi for many years. Her strong will and determination will drive her to tirelessly promote free trade to the benefit of people worldwide. pic.twitter.com/HSVf2kk1Qt — Christine Lagarde (@Lagarde) February 15, 2021 « Félicitations à mon amie Ngozi Okonjo-Iweala qui est devenue la première femme directrice générale de l'@omc. Je connais Ngozi depuis de nombreuses années. Sa forte volonté et sa détermination l'amèneront à promouvoir sans relâche le libre-échange au profit des populations du monde entier », a-t-elle écrit dans un tweet. Congratulations @NOIweala! This is an historic moment for the entire world. I'm so glad to see a woman from Africa at the head of the @WTO. Europe is fully behind you. We support the reform of the WTO and will help you protect the rules-based multilateral trading system. — Ursula von der Leyen (@vonderleyen) February 15, 2021 De son côté, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a salué ce « moment historique pour le monde entier », se disant aussi « si heureuse de voir une femme d'Afrique à la tête de l'@OMC ». « Nous soutenons la réforme de l'OMC et vous aiderons à protéger le système commercial multilatéral fondé sur des règles », a-t-elle ajouté.