En 2021, la moitié des enfants du Yémen vont souffrir de malnutrition aiguë, ont annoncé, vendredi 12 février, plusieurs agences onusiennes. « Il existe une solution à la faim: la nourriture et la fin des violences », a déclaré un responsable du Programme alimentaire mondial (PAM). A cause de la guerre qui détruit le pays depuis 2015, des millions d'enfants sont menacés de malnutrition, parmi eux, des nourrissons. Et les femmes enceintes aussi sont visées, environ 1,2 million de femmes enceintes ou allaitantes devraient souffrir elles aussi de malnutrition aiguë en 2021, indiquent plusieurs agences des Nations Unies. La guerre menée par les rebelles Houthis qui menace la stabilité du pays et le gouvernement d'Abd Rabbo Mansour, a obligé le gouvernement à s'exiler et a changé la capitale du pays. Selon l'ONU cette guerre au Yémen est la pire crise humanitaire que le monde a connu, et les civils sont en premières ligne du conflit, causant des milliers de déplacés de guerre et une population au bord de la famine. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la moitié des enfants de moins de cinq ans vont souffrir de malnutrition aiguë en 2021, ce sont 2,3 millions d'enfants qui sont concernés. « Parmi eux, 400.000 devraient souffrir de malnutrition aiguë sévère et pourraient mourir s'ils ne reçoivent pas un traitement urgent », ont-elles averti dans un communiqué commun, soit une hausse de 22% par rapport à 2020. « Chaque jour qui passe sans action fera mourir plus d'enfants. Les organisations humanitaires ont besoin d'urgence de ressources prévisibles et d'un accès sans entrave aux populations sur le terrain », a alerté la directrice générale de l'Unicef, Henrietta Fore. Pour le directeur exécutif du PAM, David Beasley, cette situation s'explique par « un mélange toxique de conflit, d'effondrement économique et de grave pénurie de financement pour apporter l'aide vitale » et d'ajouter qu' »il existe une solution à la faim: la nourriture et la fin des violences ».