L'Algérie a été épinglée par la Compagnie française d'assurances pour le commerce extérieur (Coface) qui a classé le pays dans la catégorie D, qui concerne « les pays à risque très élevé », estimant que ses perspectives économiques et financières sont « incertaines ». Selon la Compagnie, « le contexte politique peut être instable. La problématique moyenne de défaut des entreprises est élevée », et « la prévalence de la pauvreté, le manque d'opportunités d'emploi et le contexte économique difficile alimenteront probablement le mécontentement ». La persistance des difficultés du secteur des hydrocarbures devrait peser sur la croissance économique de ce pays pétrolier, ajoute l'assureur-crédit français du risque pays, qui place l'Algérie à la catégorie C concernant l'environnement des affaires, jugeant que la fiabilité et la disponibilité des bilans d'entreprise sont très variables et que le recouvrement de créances est parfois difficile. Par ailleurs, la COFACE fait noter que l'activité devrait repartir progressivement cette année, avec une prévision de croissance de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2021, après une récession enregistrée en 2020 (-6,5%). Elle fait, en outre état d'une hausse du chômage (16,5% en 2020 contre 12% en 2019) et d'une baisse des envois de fonds de la diaspora (1,1% du PIB) et de la consommation des ménages (44% du PIB). La COFACE se penche également sur la dette publique qui « devrait augmenter pour atteindre 66,6% du PIB cette année contre 57,2% l'année passée ». Le déficit courant s'est également creusé, constate l'assureur-crédit français, causé par l'important déficit commercial, plus conséquent après la crise et la baisse des exportations d'hydrocarbures. « Ce déficit, relève la compagnie, continuera d'être financé en ponctionnant les réserves de change qui ont fortement reculé (équivalentes à douze mois d'importations à fin 2019, elles n'en représenteraient que huit à fin 2020), poursuivant leur chute depuis 2014 ».