Au Maroc comme dans le continent, du reste, des milliers de jeunes footballeurs s'entraînent sans répit avec un seul objectif en tête, partir. L'exode du football marocain vers des gazons étrangers est un fait réel. Mais, il est loin des espérances et des ambitions que l'on pourrait s'en faire ou imaginer du point de vue, valeur intrinsèque. Nos gamins à quelques rares exception, échouent le plus souvent dans des championnats huppés et de qualité du Vieux continent pour se diriger vers ceux de moindre teneur d'un football tout juste émergeant, mais plutôt bien payant de par ses pétrodollars. Le Golf, Qatar, Emirats arabe unis, Arabie saoudite voire l'Egypte ... est la bonne illustration de cet eldorado des temps modernes qui attire par l'intermédiaire de « vrais-faux agents ». C'est que ces derniers sévissent et nos clubs formateurs s'y complaisent, sauf peut-être quelques rares clubs, plus soucieux d'une autre image et qui passent outre cette coutume de bordure de pelouse à l'image du FUS par exemple. Hassan Nader, l'ancien « goléador » international marocain et ex buteur patenté du WAC et du SC Farense au Portugal où il rejoignit un certain Redouane Hajri dans la belle ville de Faro, a estimé que « l'obsession matérielle reste le facteur le plus important qui pousse le joueur à limiter son ambition sportive. Cela fait en sorte que l'objectif principal n'est d'assurer ni moins qu'un éventuel le transfert vers les ligues du Golfe, pour le côté financier et social qu'elles offrent », ajoutant que même « les managers marocains, à leur tour, affluent vers le Golfe pour leurs offres financières considérables ». Hassan Nader estime que le joueur marocain, dans les conditions actuelles en termes de professionnalisme, est réticent à penser à des expériences dans des ligues européennes, ajoutant, « Certains joueurs, même s'ils ont un grand talent, auront vite fait de se rendre compte qu'ils ne pourront pas suivre le rythme européen, notamment en termes de mentalité professionnelle... ». Et Nader d'ajouter « Ces cas nous renvoient, au début et à la fin de la question de l'entraînement dans notre réalité footballistique. Un talent sans entraînement psychologique et physique ne pourra pas s'épanouir voire s'adapter au développement que le football connaît dans le monde … à l'exception peut-être du FUS de Rabat et de l'Académie Mohammed VI ». Rares donc, actuellement ceux qui se sont exilés vers les clubs européens et ont marqué les esprits de performances impressionnantes, à l'exception du duo sévillan, Yassin Bounou, (ex WAC), et de Youssef En-Nesyri (pépite de l'Académie Mohammed VI) qui ont quand même roulé leur bosse avant de rugir en bons Lions avec le club espagnol du FC Séville. D'autres comme Jawad Yamiq et Nayef Akrad au meilleur des cas restent modestes dans leur évolutions. Et Nader de regretter que le joueur marocain qui s'exportait si bien vers le Vieux continent comme ce qui était le cas dans les années 80 et 90... est en voie de disparation si l'on peut dire. « A cette époque, Badou Zaki, Aziz Bouderbala, Noureddine Naybet, et moi ainsi que d'autres joueurs et la liste est longue qui avions brillé dans le championnat national et joué dans les clubs européens nous avons agissions en tant qu'ambassadeurs du football marocain dans les stades européens, au point que certains managers et clubs avaient recours à nous, afin de proposer aux joueurs marocains de signer avec eux ». S'il est à retenir une chose dans les propos de Hassan Nader c'est que d'abord nos étoiles issues du cru local ont peine à briller et que pour la génération montante au contraire des, Zaki, Naybet, Haddaoui, Bouderbala Bassir, Chippo, Karkouri et la liste est longue,« il n'y avait pas que l'argent qui motivait ces joueurs mais également le patriotisme ». Nos jeunes actuels ne résistent pas à la tentation et terminent leurs carrières dans les compétitions du Golfe arabe de moindre qualité qu'en Europe quoique le niveau de ces championnats progresse d'une année à l'autre et où les clubs payent des salaires faramineux.