A défaut de contrôler Guerguerat, autre convoitise de l'Algérie par Polisario interposé, notre voisin de l'est, se cherche une ''profondeur africaine''. Aussi, les généraux algériens ont jeté tout leur dévolu pour ce faire, sur Chenguitti » en Mauritanie, une ville du centre-ouest, située sur les plateaux désertiques de l'Adrar, au demeurant jumelée avec Fès (1990). Comme si l'Algérie n'avait pas assez de frontières subsaharienne pour se chercher une ''envergure'' continentale. Dans ses velléités de rivaliser avec le Maroc, El Mouradia n'a de cesse pour nous « titiller » de se précipiter sur tout et n'importe quoi. Dernière trouvaille, des généraux, renforcer la coopération sécuritaire, médicale et économique avec Nouakchott. Si ce n'est que cela on applaudit à deux mains. Mais voilà, l'Algérie travaille à s'opposer au Maroc sur toutes les questions où Rabat voit un intérêt diplomatique. Après les intentions de Rabat de renforcer les relations bilatérales avec Nouakchott, incarnées par l'annonce d'une visite royale programmée en Mauritanie et dès que la situation épidémiologique ait permis un déplacement, des dizaines de responsables algériens ont effectué diverses visites chez le voisin du sud. Faut croire que la reconnaissance américaine du Sahara marocain, ait boosté la diplomatie algérienne au point d'en accentuer l'effet « ruée algérienne ». C'est simple, le moindre accord du Maroc qu'il soit militaire, sécuritaire ou politique avec la partie mauritanienne ou autres, plonge l'Algérie des généraux dans le désarroi. Aussi dans ce contexte délicat la Mauritanie, tente pour sa part, de maintenir une relation difficile et équitable avec ses deux voisins du nord en ménageant le chou et la chèvre. Commentant cela, Abdelouahed Oulad Mouloud, chercheur en relations internationales et affaires africaines et du Nord et du Sahel, a déclaré à Hespress, « La République islamique de Mauritanie a de tous temps tenter de maintenir des rapports équilibrés dans ses relations de coopération avec le Maroc et l'Algérie, au regard de ses frontières communes avec ses deux voisins ». Oulad Mouloud indique que «la Mauritanie est le parti le plus important pour résoudre l'équation de la question du Sahara, selon la chronologie historique de l'acteur mauritanien dans la région. A commencer par la sortie de l'Espagne et la promulgation de l'Arrangement de Madrid, jusqu'à la signature du Traité d'armistice entre la République islamique et le Front Polisario sous la pression de l'Algérie, et se terminant par les récents développements dans le dossier du Sahara ». Le chercheur a poursuivi en expliquant, « Il semble que la Mauritanie soit le maillon faible de la région, car elle a souffert de problèmes politiques, économiques et sécuritaires tout au long de sa période postcoloniale. Cependant, la profondeur géopolitique de ce pays est frappante car il crée des équilibres de sécurité dans la région. C'est l'un des facteurs sur lesquels on peut s'appuyer pour combler le fossé, et c'est ce que nous remarquons clairement dans les résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara, car il oblige toujours la Mauritanie à participer aux négociations, en raison de son poids géostratégique dans la région ». Notre interlocuteur a en outre expliqué que « la concurrence marocaine avec l'Algérie ou l'inverse, sur la profondeur africaine, ou ce que nous pourrions appeler la question du leadership régional, a commencé à se profiler à l'horizon à le fin du siècle dernier, après que l'Algérie ne soit plus préoccupés de ses problèmes internes. En effet, alors que le Maroc, se consacrait à la question de son Sahara au début de ce siècle surtout au niveau de la politique étrangère, le régime algérien éteignait encore les dernières flammes de l'incendie dévastatrice de la décennie noire en raison de la répression politique qui avait fait près de 150 000 morts, d'où l'urgence d'un réveil diplomatique », le chercheur Oulad Mouloud a affirmé « autre tendance dans cette « compétition » entre les deux pays, le voisin mauritanien. C'est mine de rien un des maillons les plus importants dans cette rivalité régionale où menaces de sécurité, telles que le terrorisme, le crime organisé et l'immigration sont une réalité. Il est alors impossible de pour la diplomatie marocaine en Afrique subsaharienne d'être absente de la scène car le Royaume est concerné ». Par ailleurs, selon le chercheur, « le voisin oriental du Maroc voit en la Mauritanie, comme de nombreux pays africains du reste, une approche à chaque fois que la crise du Sahara s'intensifie et que l'Algérie ressent un isolement régional, ce que nous avons concrètement enregistré récemment. Après la crise du passage de Guerguerat et les pertes économiques sur les marchés mauritaniens en raison de la stagnation commerciale provoquée par la fermeture du passage en raison de l'instabilité sécuritaire de la milice du Polisario. La Mauritanie a bien compris que ce que font le Polisario et l'Algérie n'est rien d'autre que d'exporter les crises ». Selon Oulad Mouloud, « L'appel téléphonique entre le roi Mohammed VI et le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, et l'invitation des deux parties à échanger des visites, ont poussé l'Algérie à s'accrocher à un éventuel rapprochement avec la Mauritanie. C'est ce que nous avons remarqué lors de l'invitation du chef d'état-major de l'armée mauritanienne, le général de division Mohamed Bamba Ould Meguett en Algérie, où il a rencontré Said Chengriha pour discuter de la coopération militaire, ainsi que de la visite du ministre algérien de la Santé à la capitale Nouakchott ». L'universitaire a indiqué que d'un autre côté tout ce genre de manigances ont fait que « le Maroc, a bougé diplomatiquement avec intelligence et sagesse vers le pôle africain. Il rompait ainsi, avec la politique de la chaise vide et retournait à l'Union africaine, en demandant à rejoindre la CEDEAO, en parallèle avec son dynamisme dans la Communauté du Sahel et du Sahara d'où son succès diplomatique, économique, politique et sécuritaire dans sa profondeur africaine. En revanche, poursuit-il, « l'Algérie, malheureusement, ne se soucie pas autant de ce qui est commun dans la région, elle se soucie plutôt d'exporter ses crises. La politique étrangère algérienne est devenue saisonnière au petit bonheur la chance, en plus du ressenti d'un sentiment d'isolement régional. Au lieu de se concentrer sur ses crises internes, elle s'adonne au dangereux marketing « d'illusion et guerre dans la région ».