Les relations mauritano-marocaines ont connu une évolution qualitative depuis l'arrivée du président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, à plusieurs niveaux, après une période d'apathie diplomatique entre les deux pays, notamment sous l'ère de l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Malgré les pressions exercées par le Polisario et l'Algérie sur la Mauritanie, avec l'intention délibérée de placer des obstacles empêchant le développement de ses relations avec Rabat, celles mauritano-marocaines ont connu un développement accéléré pendant près de deux ans et demi, ponctuées avec l'appel téléphonique entre le roi Mohammed VI et le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani. Le Souverain marocain devrait effectuer au demeurant une visite historique, la deuxième du genre, chez le voisin du sud. Ce qui devrait booster à coup sûr, le rythme de la coopération bilatérale entre les deux pays dans divers domaines. Le président mauritanien devrait également sur l'invitation du roi Mohammed VI visiter le Royaume. Les dirigeants des deux pays ont exprimé, selon un communiqué de la cour royale, leur « grande satisfaction du développement rapide du que connait la coopération bilatérale, ainsi que leur grande volonté de la consolider et de la hisser à un niveau à même de permettre l'approfondissement de cette coopération entre les deux pays voisins, l'élargissement de ses perspectives et la diversification de ses domaines« . Selon les données obtenues par Hespress, en deux ans et demi, le nombre de visites officielles échangées entre Rabat et Nouakchott a atteint plus d'une quarantaine, et ces visites ne se sont pas arrêtées même pendant la crise du coronavirus. Parmi les visites de haut niveau à Rabat que l'on retiendra, figuraient celle du général de corps d'armée Mohamed cheikh Mohamed Lamine El Amin, commandant de l'état-major général des armées, et le directeur général de la sécurité nationale, le général de division Mohamed Ould Maguett. Des sources rapportaient alors que ces visites portaient de grandes indications au niveau des relations entre les deux pays et intervenaient entre les deux parties après une période d'apathie diplomatique à l'époque de l'ancien président. Les observateurs estiment que l'obstruction du Polisario au passage frontalier de Guerguerat visait également le voisin du sud, car les séparatistes étaient bien conscients que le premier pays qui serait touché était la Mauritanie, étant donné que 70% de la consommation alimentaire mauritanienne provenait du Maroc. Chaque jour, une centaine de camions en provenance du Royaume pénètrent sur les marchés mauritaniens, chargés de toutes sortes de légumes, fruits, lait et ses dérivés, œufs et quelques fournitures industrielles, ce qui fait du Maroc le premier fournisseur en matières agricoles et le premier investisseur africain en Mauritanie. La Mauritanie a également été affectée par la fermeture du passage de Guerguerat en termes d'exportations de poisson vers le marché européen qui transite par le Maroc, en plus des recettes douanières mauritaniennes provenant des camions traversant le passage. Le capital sympathie de de l'opinion publique mauritanienne envers les relations marocaines s'est renforcé avec la crise. En effet pour la première fois les médias mauritaniens ont critiqué l'obstruction du passage par le Polisario malgré les relations que les Mauritaniens entretiennent avec des éléments du front Polisario, les considérant comme des « cousins », surtout ceux de nationalité mauritanienne. Ceci explique pourquoi Nouakchott n'a pas condamné le Polisario et attendait l'intervention du Maroc. Des sources officielles ont démenti à Hespress, les rumeurs propagées par les médias séparatistes affirmant l'intention de la Mauritanie de fermer le passage de son côté, en décidant de faire de la région une zone militaire pour bien la sécuriser. Il n'en est rien, ce qui est une gifle pour les séparatistes, ajoutant que le Maroc paverait la route et la relierait avec la partie mauritanienne, avec son approbation, environ 4 kilomètres pour faciliter la traversée des camions. Le développement des relations avec la Mauritanie est considéré comme un atout pour le Maroc, car c'est le seul débouché profond vers l'Afrique subsaharienne, notamment au vu de la fermeture continue des frontières terrestres de l'est avec l'Algérie. La promotion des relations pour le mieux aura également un impact positif sur le voisin du sud, après que le Maroc ait exprimé à plusieurs reprises sa volonté d'accompagner la Mauritanie dans les secteurs économiques, tels que l'agriculture, le tourisme, l'industrie et autres. Les experts confirment que les qualifications économiques mauritaniennes sont très importantes et qu'elles ouvrent des opportunités d'investissement prometteuses aux hommes d'affaires et investisseurs marocains, d'autant plus que le marché mauritanien forme un pont entre le Maroc et son extension africaine. D'ailleurs à cet effet, Les entreprises membres de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) peuvent désormais obtenir un visa d'affaire multi-entrées à la Mauritanie d'une durée de validité de deux ans, a annoncé hier lundi, la Confédération. Il convient de noter également que cette période a vu la création d'un groupe d'amitié parlementaire mauritano-marocain qui comprend la plus grande représentation au Parlement mauritanien, et le nombre de ses membres est de 20 membres issus de divers spectres politiques mauritaniens, et comprend les personnalités les plus influentes des affaires politiques internes. Et dans le contexte du rapprochement toujours, est née l''Association des femmes mauritaniennes, diplômées des universités et instituts marocains. C'est une association qui regroupe les meilleurs cadres mauritaniens qui ont étudié au Maroc, soit grâce à des bourses, soit grâce à une inscription gratuite. Cette association est importante du fait que la plupart des cadres qui occupent des postes administratifs et politiques en Mauritanie ont été formés au Maroc dans divers domaines.