Le Maroc débute, ce jeudi 28 janvier, sa campagne nationale de vaccination contre le coronavirus. Une opération très attendue dans le pays dont le Roi Mohammed VI va officiellement donner le coup d'envoi. Objectif, vacciner 32 millions d'habitants. Le Royaume sera le troisième pays du continent africain à lancer sa campagne de vaccination après l'Egypte et les Seychelles, même si au départ, il devait être le premier étant donné qu'il a été l'un des tous premiers au monde à l'annoncer et les premières vaccination étaient attendues pour décembre 2020. Cependant, suite à des retards de livraison des vaccins par les fabricants indien et chinois, la campagne n'a pu démarrer que fin janvier après une organisation très intense de la part des autorités sanitaires locales qui ont mis en place 2.880 postes de vaccination fixes et 7.000 postes mobiles à travers le pays. La campagne démarre donc au lendemain de la réception du premier lot de 500 000 doses du vaccin chinois de Sinopharm, et cinq jours après la réception de 2 millions de doses du vaccin britannique AstraZeneca/Oxford produit en Inde (plus grand producteur mondial de vaccin) par le Serum Institute Of India (SII) après que le Maroc ait changé de fournisseur. Au total, ce sont 1,25 million de personnes qui doivent être vaccinées, gratuitement, dans l'attente de livraison des 8 autres millions de doses par Serum Institute Of India (SII) censés arrivés dans les prochains jours, pour une commande finale de 20 millions de doses pour ce fournisseur. Photo Mounir Mehimdate Deux vaccins sûrs Le Maroc a fait une commande globale de 65 millions de doses de vaccins anti-coronavirus (pour vacciner 32 millions d'habitants), après avoir porté son choix pour le vaccin chinois de Sinopharm et le britannique d'AstraZeneca, alors que les pays de l'Union européenne ont choisi celui du duo américano allemand Pfizer/BioNTech, préférant ce dernier au taux d'efficacité supérieur à 90%. De leur côté, les vaccins chinois et britannique affichent des pourcentages d'efficacité plus bas, 79% pour le vaccin Sinopharm et plus de 70% pour celui d'AstraZeneca. Néanmoins, plusieurs pays ont choisi ces vaccins, notamment les Emirats arabes unis (vaccin Sinopharm et Pfizer/BioNTech) et la Grande-Bretagne qui a été le premier pays à valider le vaccin AstraZeneca. Face à la crise de la pénurie des vaccins, l'Union européenne a également lancé la procédure d'autorisation du vaccin AstraZeneca au niveau de l'Agence européenne des médicaments (EMA) après que celle-ci ait donné son feu vert pour le vaccin de Pfizer/BioNTech et de Moderna. Le choix du Maroc pour ces deux vaccins est donc sûr malgré le feu des critiques et les appréhensions. Le vaccin AstraZeneca est d'ailleurs le premier vaccin dont les résultats d'efficacité ont été validés par une revue scientifique, The Lancet, le 8 décembre et le Roi Mohammed VI s'est engagé personnellement dans l'opération de vaccination, comme il l'a fait depuis le début de l'épidémie du covid-19 au Maroc avec des décisions courageuses et saluées à l'international. Photo Mounir Mehimdate Déroulé de la campagne de vaccination Quant à l'organisation de la campagne de vaccination, mercredi soir, les 12 régions du Maroc recevaient leur lot de vaccins pour le lancement officiel jeudi. Les autorités locales ont mis en place deux moyens de prise de rendez-vous pour la vaccination qui se fait de manière volontaire. Un site web et un numéro gratuit, le « 1717 » ont été mis en place et les inscriptions ont été ouvertes dès dimanche pour les Marocains et résidents étrangers. Les intéressés doivent s'inscrire sur le site ou envoyer un SMS contenant le numéro de la CNIE (carte d'identité) ou de la carte de séjour pour recevoir un SMS indiquant le centre de vaccination et la date du rendez-vous de la 1ère dose ou la date de RDV de la 2ème dose, lorsque ces deux dates seront fixées. Les personnes ayant envoyé un SMS reçoivent également un rappel à J-1 de leur date de vaccination La campagne de vaccination concerne les personnes âgées de 18 ans et plus et elle se fait par ordre de priorité, à savoir les personnes de 75 ans et plus, les professionnels de la santé de 40 ans et plus, les personnes exerçant dans le secteur de l'éducation âgés de 45 ans et plus, les autorités publiques, les Forces armées royales (FAR), pour la première tranche de priorité. Un système informatisé a établi l'ordre de priorité des personnes concernées, de cette façon, les rendez-vous seront planifiés automatiquement pour toutes les catégories d'âge. Les rendez-vous seront donnés « en tenant compte des priorités définies par le ministère de la santé, en coordination avec les pouvoirs publics, et des capacités des centres de vaccination aménagés à cet effet », indique le site liqahcorona.