Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est réuni samedi avec les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM), principal interlocuteur du gouvernement, pour tenter d'apaiser les divisions internes au sujet du projet de réforme de l'islam de France A l'issue de cette réunion, les dirigeants du CFCM ont fait état d'un accord sur une « charte des principes » qui réaffirme notamment l'égalité hommes-femmes et la « compatibilité » de la foi musulmane avec la République. Cette charte, à l'origine d'une crise au sein du CFCM, a été présentée samedi au ministre de l'Intérieur, , lors d'une réunion avec les responsables des trois principaux courants de l'organisation. Le ministre a salué une « avancée très significative » et un engagement contre « l'islam politique ». Le texte doit maintenant être validé par l'ensemble des fédérations du CFCM, avant d'être transmis au président Emmanuel Macron, et de lancer la restructuration de l'islam de France, poussée par l'exécutif, qui doit aboutir à la création d'un conseil national des imams (CNI). Cette charte avait été demandée aux dirigeants du CFCM à la mi-novembre par le président de la République dans la foulée de son offensive contre le « séparatisme » et l'islam radical. Fin décembre, le recteur de la grande Mosquée de Paris, l'avocat franco-algérien Chems-Eddine Hafiz, avait claqué la porte des discussions sur la charte et le futur CNI, en pointant du doigt l'influence d'une « composante islamiste » au sein du CFCM. Le texte scelle un accord « sur la compatibilité de la foi musulmane avec les principes de la République, sur le rejet de l'instrumentalisation de l'Islam à des fins politiques, sur la non-ingérence des Etats dans l'exercice du culte musulman en France, sur le principe de l'égalité Homme-Femme et sur le rejet de certaines pratiques coutumières prétendument musulmanes », souligne un communiqué du CFCM. A noter que le CFCM, composé d'un ensemble de neuf fédérations représentant des sensibilités ou pays différents (notamment Algérie, Maroc et Turquie), est le principal interlocuteur des pouvoirs publics sur les questions de l'organisation du culte musulman en France.