La Banque mondiale (BM) s'attend dans un rapport à une reprise mesurée quant aux économies des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord (MENA) en 2021. On peut y voir, selon l'institution financière, comme principales raisons, les nombreux défis toujours posés par la pandémie de la Covid-19., que la pandémie avait provoqué en 2020 une contraction des économies de cette région de quelque 5%. La BM indique dans son document, que le Maroc est mieux placé que d'autres économies émergentes face à la crise sanitaire grâce à la crédibilité de son cadre financier et à son accessibilité aux marchés financiers internationaux. Le Maroc devrait connaître 4% de croissance en 2021 grâce à l'accroissement de la production agricole après une période de sécheresse. « L'épidémie de la Covid-19 a entraîné un arrêt brutal pendant plus de deux décennies de progrès social et économique continu au Maroc, alors que le pays devrait connaître la première récession économique depuis le milieu des années 1990 », indique le rapport publié cette semaine. La Banque mondiale a souligné que « cette récession est le résultat d'une combinaison de chocs d'offre et de demande et de chocs externes causés par l'pandémie, mais aussi de l'effet de conditions météorologiques défavorables sur la production agricole ». Les données de l'institution financière internationale indiquent que « la crise du coronavirus a eu un impact majeur sur les emplois et les revenus des ménages, ce qui a conduit à un taux de chômage à un sommet élevé et à une exacerbation des indicateurs de pauvreté et de vulnérabilité ». Bien que l'économie marocaine ait montré quelques signes de reprise, les experts de la Banque mondiale considèrent que « la situation dans le Royaume reste fragile, les tendances épidémiologiques récentes étant pires par rapport à la première vague d'infection ». Dans son rapport économique et dans le volet concernant le Royaume, la Banque mondiale avait prévu que le PIB diminuerait d'environ 6,3 % au cours de l'année écoulée, pour ne revenir au niveau pré-épidémique, qu'à partir de 2022. Comme c'est le cas dans de nombreuses régions du monde, la crise actuelle entraînera une augmentation significative de la dette du Maroc, indique le rapport, alors que les recettes fiscales diminuent et que les dépenses publiques sont essentielles pour faire face aux urgences sanitaires et soutenir le revenu des ménages. Au niveau du déficit budgétaire, la Banque mondiale s'attend à ce qu'il atteigne 7,3 % du PIB en 2020, alors que la dette publique pourrait dépasser 76% du PIB. Les experts de la Banque mondiale ont conclu que la crise actuelle offre une opportunité de lever les restrictions qui limitent le développement d'un secteur privé plus vital, soulignant qu'à court terme, il est toujours nécessaire d'utiliser l'espace politique disponible pour injecter des liquidités et des actions dans le secteur privé afin d'éviter que les problèmes de liquidité ne se transforment en une vague de faillite d'entreprises. Le rapport a également souligné que, le Maroc a le potentiel de stimuler la concurrence et de créer des conditions de concurrence équitables pour les nouveaux arrivants sur les marchés des biens et services tout en améliorant le capital humain et les cadres institutionnels. Il souligne en outre que des politiques industrielles appropriées contribuent à consolider la position du Maroc en tant que destination de proximité pour les entreprises multinationales, profitant ainsi des opportunités stratégiques qui peuvent être créées, post-pandémie, à l'échelle mondiale.