L'Iran a commencé à enrichir l'uranium à 20% en violation de l'accord sur le nucléaire signé en 2015, a confirmé lundi 4 janvier, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Il s'agit d'une nouvelle violation de la part de l'Iran dans cet accord qui devait empêcher le pays de se doter de l'arme nucléaire. Le gouvernement de la République islamique avait informé, il y a quelques jours, l'AIEA de son intention de commencer à enrichir l'uranium à 20% au lieu des 3,67% prévus par l'accord. Mais la date de la mise en œuvre de cette nouvelle menace faite aux signataires de l'accord n'avait pas encore été déterminée par Téhéran. Lundi, le gouvernement iranien a annoncé avoir commencé à produire de l'uranium enrichi à 20% dans son usine de Fordo. « Le directeur général Rafael Mariano Grossi a informé les Etats membres de l'AIEA que l'Iran avait commencé à alimenter en uranium déjà enrichi à 4,1% six cascades de centrifugeuses (…) dans le but de monter à 20% », a annoncé l'agence onusienne dans une déclaration transmise à l'Afp. L'Iran avait déjà commencé à s'affranchir des mesures qu'elle s'était engagée à prendre depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord de Vienne et le rétablissement de facto des sanctions. En effet, Téhéran a annoncé l'une après l'autre, ses nouvelles violations de l'accord dont notamment l'enrichissement de l'uranium à 4,5%, confirmé par le dernier rapport de l'AIEA de novembre, et le retour à un nombre supérieur à 5.060 de centrifugeuses qui servent à la production de combustible nucléaire. Avant l'accord sur le nucléaire, l'Iran disposait de plus 19.000 centrifugeuses, aujourd'hui, selon l'AIEA, il en aurait 1.044. Les Etats-Unis, ainsi que plusieurs pays estiment que l'Iran cherche à se doter de l'arme nucléaire. Ses agissements provocateurs et déstabilisateurs dans la région du Moyen-Orient inquiètent. L'Union européenne a vivement dénoncé cette nouvelle violation de l'Iran qui pourrait faire éclater l'accord de Vienne. L'enrichissement d'uranium à 20% annoncé par l'Iran « constituerait une entorse considérable à ses engagements nucléaires » dans le cadre de l'accrd « avec de graves conséquences en matière de non-prolifération », a averti lundi l'Union européenne.