Et le ciel leur tomba sur la tête ! C'est de cette manière que pourrait être résumée la situation dans les camps de Tindouf, où une bande armée, sans légitimité aucune, tenant en otage une population désœuvrée, quand la décision américaine de reconnaître la pleine souveraineté du Maroc sur son Sahara a été annoncée. En mal de légitimité, de légalité et de reconnaissance sur les scènes continentale et internationale, le polisario a collectionné en 2020, les revers, au même rythme que la diplomatie marocaine multipliait les percées et les triomphes. Entre gel ou retrait de reconnaissance (80% des pays qui soutenaient le polisario ont retiré leur reconnaissance), ouverture de représentations diplomatiques dans les provinces du sud du Royaume et, tout récemment, le soutien quasi planétaire à l'opération des Forces armées royales à El Guerguarat pour rétablir et sécuriser le flux des biens et des personnes, la milice soutenue par Alger ne savait plus où donner de la tête. Au cours de cette année 2020 qui touche à sa fin, ce sont pas moins d'une quinzaine de pays qui ont inauguré des représentations diplomatiques à Dakhla ou Laâyoune, dont une dizaine en moins de deux mois. A court d'arguments, et voyant sa thèse s'effriter le front séparatiste et son maître algérien, ne cessaient de « minimiser » les faits, en avançant des théories aussi viles que mensongères, selon lesquelles « ce ne sont que des petits pays, pauvres et dans le besoin, qui ouvraient des consulats dans les provinces du Sud moyennant des paiements en nature ou en investissements marocains ». Mais la vérité a vite fait de s'imposer, coup sur coup, en novembre et en décembre. D'abord, ce furent les Emirats arabes unis, premier pays arabe, et certainement pas le dernier, à ouvrir un consulat à Dakhla, suivis un mois plus tard par les Etats Unis d'Amérique, qui par la voix du président Donald Trump, ont reconnu la pleine souveraineté du Maroc sur l'ensemble de la région du Sahara, et acté cette reconnaissance par un pas pratique à savoir l'ouverture d'un consulat général à Dakhla, dont les travaux de mise en place, ont d'ores et déjà été lancés. En aucune manière, le Maroc ne pourrait être accusé d' »avoir acheté » les EAU ou les USA avec de l'argent ou des investissements, car nous parlons là de l'un des plus riches Emirats du monde et de la première puissance mondiale. En ce même mois de décembre, somme toute le plus sombre de tous, les séparatistes ont vu leurs « soutiens traditionnels » en Europe les lâcher, à l'image de l'eurodéputé allemand, Joachim Schuster, qui a démissionné de la présidence de «l'intergroupe du Sahara occidentale », en raison de la violation du cessez le feu par le polisario. Ce dernier a clairement indiqué, dans sa lettre de démission adressée à ses collègues députés européens, que «la violation par le polisario du cessez-le-feu (ndlr à Guerguarat) est une grave erreur stratégique ». « Je ne vois pas comment cela pourrait contribuer à promouvoir une solution pacifique au conflit. J'y vois plutôt une escalade à même d'exacerber de manière considérable ce différend. Je ne pense pas que cela sert les intérêts de la population sahraouie», a-t-il estimé. Vécue comme un véritable coup de grâce, cette succession d'événements a totalement terrassé les séparatistes et leur mentor, en proie lui aussi à une crise interne, exacerbée par la longue absence du chef de l'Etat et la colère qui gronde au sein de la population. Du côté de Tindouf, la dragée ne passe toujours pas. Un premier sursaut, qui ressemble fort à un chant de cigne, est venu dire que le front regrette «la décision prise par le président Trump (...) qui ne changera ni la nature ni le statut du territoire ». «Le peuple sahraoui continuera avec sa détermination à lutter jusqu'à la fin de l'occupation », a ajouté le représentant des séparatistes à Washington. Mais de quel peuple parle-t-on ? La réponse se trouve dans le texte même de la proclamation signée par Trump : «Les Etats-Unis estiment qu'un Etat sahraoui indépendant n'est pas une option réaliste pour résoudre le conflit et qu'une véritable autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution possible». Voilà qui est dit ! Une nouvelle tournure est amorcée, d'autres annonces vont suivre, et le conflit fabriqué de toutes pièces se dirige à coup sûr vers sa résolution. Comment pourrait-il en être autrement au vu de l'isolement diplomatique dans lequel se trouve plongé le polisario aujourd'hui, assorti de la crise politique, économique et sociale à laquelle fait face l'Algérie, son principal soutien ?