Dans l'affaire de l'agression et passage à tabac du producteur noir Michel Zecler dans la nuit de dimanche à lundi en France, quatre policiers ont été mis en examen et deux d'entre eux écroués. Les policiers nient avoir proféré des insultes racistes et disent avoir agi sous la « panique ». Cet épisode de violences policières qui a secoué au plus haut sommet de l'Etat, en provoquant la « honte » du président français Emmanuel Macron, intervient alors que la loi sur la « sécurité globale » divise. Pour les quatre policiers mis en examen par le juge d'instruction, le parquet a requis la détention provisoire des trois policiers et un un contrôle judiciaire pour le quatrième soupçonné d'avoir jeté la grenade lacrymogène dans le studio de musique du 17e arrondissement où s'est produite l'agression. Mais le juge a écroué deux des policiers tandis que les deux autres ont été laissé sous contrôle judiciaire. Le policier qui a jeté la bombe lacrymogène dans le studio de musique a été mis en examen dimanche soir pour des « violences volontaires » sur la personne de Michel Zecler et sur les neuf jeunes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio. Trois des policiers sont mis en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique (PDAP) » et « faux en écriture publique ». Alors que l'agression a été filmée et révélée au public, les policiers ont été contraints d' »admettre que les coups portés n'étaient pas justifiés et qu'ils avaient agi principalement sous l'effet de la peur », selon le procureur. Ils ont évoqué de sentiment de « panique » qu'il ont eu en entrant dans le studio et ont démenti « avoir tenu des propos racistes » alors que M. Zecler soutient qu'il a été traité de « sale nègre », une insulte confirmée par l'un des jeunes présents dans le studio au moment de l'agression. Les avocats des accusés n'ont pas voulu s'exprimer. Alors que les policiers ont indiqué avoir contrôlé Michel Zecler pour « absence de port du masque » et en raison d'une « forte odeur de cannabis », seuls « 0,5 g d'herbe de cannabis » ont été retrouvés plus tard. Cette affaire survient alors que la loi « sécurité globale » fait débat, notamment parce qu'elle prévoit l'interdiction de filmer des policiers. Cette éventualité est très critiquée car elle limiterait le travail des journalistes qui ne pourraient plus rendre compte de la réalité des faits notamment lors de manifestations, mais elle permettrait également à des policiers comme ceux ayant tabassé le producteur M. Zecler de s'en tirer facilement en l'absence de vidéo. Plusieurs vives manifestations contre cette loi ont éclaté en France ce week-end et certains débordements ont eu lieu dans la capitale Paris.