Les parties au dialogue inter-libyen, destiné à aplanir les divergences en vue de trouver une issue à la crise qui secoue le pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi, ont tenu jeudi soir à Bouznika, les dernières consultations en prévision de la rencontre qui doit avoir lieu, cette fois-ci, le 9 novembre à Tunis. A l'issue de cette consultation, marquée par la présence du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, les deux parties ont fait part de « leur sincère reconnaissance et de leurs remerciements au Royaume du Maroc frère pour son hospitalité et les bons efforts qu'il déploie pour aider les Libyens à surmonter l'étape difficile que traverse le pays ». « L'importance du dialogue politique et notre disposition à soutenir ce processus et renforcer ses chances d'aboutissement », a également été soulignée dans le communiqué lu au terme de cette rencontre. Le texte relève également la nécessité pour le Haut Conseil d'Etat et la Chambre des représentants « d'assumer la responsabilité de maintenir la voie démocratique et d'incarner la pleine appropriation libyenne du processus politique, dans le dessein de réaliser les objectifs escomptés du dialogue, à leur tête l'unification des institutions de l'Etat et permettre au pouvoir exécutif de baliser le chemin vers la tenue d'élections législatives et présidentielles sur une base constitutionnelle« . Plusieurs autres questions ont été mises en avant par le document, notamment le mode de gestion du dialogue inter-libyen, qui doit être une « propriété purement libyenne« , les mécanismes de prise de décision à travers le dialogue politique, et les critères juridiques et professionnels pour choisir les personnalités devant occuper les hautes fonctions dans le pouvoir exécutif, outre les priorités de l'action de ce pouvoir lors de l'étape préliminaire. Pour sa part, Nasser Bourita, a estimé que les séances du dialogue inter-libyen tenues au Maroc ont déclenché une dynamique positive et donné lieu à un grand optimisme chez les Libyens et la communauté internationale pour parvenir à une solution à la crise dans ce pays. Ces séances, a-t-il dit, ont favorisé une dynamique positive et ont constitué une action salutaire ayant balisé le chemin vers d'autres rencontres qui ont, toutes, donné des résultats positifs et de l'espoir. Pour le ministre, « il y a aujourd'hui un grand optimisme chez les Libyens et la communauté internationale » pour parvenir à une solution à la crise dans ce pays. Il a, de même, mis en avant l'esprit positif et la ferme volonté manifestée par les deux parties participantes pour poursuivre ce dialogue, lequel repose sur une approche unique qui permet aux Libyens d'avoir un dialogue « par les Libyens, à travers eux et pour eux« . Bourita a à ce propos, souligné que telle est l'approche adoptée par le Maroc sur instructions du Roi Mohammed VI, notant que cette démarche a donné une leçon aux autres, à savoir que les Libyens sont seuls capables de résoudre leurs problèmes tout en faisant montre d'un sens de responsabilité et de patriotisme dans l'intérêt de leur pays. La seule volonté du Maroc est de se tenir aux côtés de tous les Libyens et de leur faciliter les moyens de négocier entre eux sans ingérence ni influence, a-t-il affirmé. Par ailleurs, a-t-il ajouté, la « casquette onusienne » demeure nécessaire pour parvenir à une solution à la crise libyenne, et procédé selon des référentiels clairs, représentés essentiellement dans l'accord politique de Skhirat, les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et les initiatives sur lesquelles les Libyens se sont mis d'accord. « Nous sommes heureux de voir que le dialogue inter-libyen a abouti à des accords importants qui faciliteront le travail dans les étapes à venir et raccourciront les distances pour parvenir à une solution espérée par tous les libyens« , a-t-il indiqué, saluant une fois de plus l'esprit avec lequel les deux parties travaillent dans l'intérêt de la Libye et des Libyens. Le Maroc sera toujours aux côtés des deux parties pour réunir toutes les conditions afin que ce dialogue se poursuive sur toutes les questions dans lesquelles elles ont un rôle fondamental, et mobilisera toutes ses énergies pour que ce dialogue soit reconnu comme un élément essentiel pour parvenir à toute solution sous l'égide des Nations Unies, a-t-il conclu. Cette séance de consultations intervient après deux autres rounds ayant eu lieu à Bouznika en septembre et octobre derniers et qui étaient axés sur les critères d'occuper les postes de souveraineté en application de l'article de l'accord politique libyen conclu à Skhirat en décembre 2015. Elle se tient également après environ deux semaines des discussions tenues par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, avec le président du Haut Conseil d'Etat libyen, Khaled Al Mechri, et le président de la Chambre des représentants libyenne, Aguila Saleh, respectivement. Engagé depuis le début, depuis le processus de Skhirat, le Maroc a offert aux frères libyens, toutes les opportunités possibles pour parvenir à des solutions, avait-il dit, relevant que l'intérêt porté par le Royaume et son accompagnement au processus de la solution politique, dans le cadre du dialogue inter-libyen à Bouznika, ont également abouti à un consensus accepté par tous les Libyens sur les postes de souveraineté, tels qu'ils sont définis par l'article 15 de l'accord de Skhirat, ainsi que leur répartition entre les trois provinces historiques d'une manière permettant de satisfaire tous les Libyens. Les Libyens souhaitent tenir d'autres rencontres, avec le soutien du Maroc, afin de pousser vers la solution politique et réussir ses différentes étapes, avait-il encore assuré. L'implication « neutre et positive » du Royaume dans la conduite du dialogue inter-libyen, a été largement saluée à l'international, en ce sens que le Maroc, tout en laissant les partenaires libres de leurs choix et décisions, a su réunir les conditions adéquates et créer le climat propice pour parvenir à une solution politique globale en Libye.