Le nombre total de nominations aux postes les plus élevés sous les gouvernements précédent et actuel a atteint un total de 1160 nominations. Ces positions ont été convenues entre les composantes des partis majoritaires dans le cadre du partage du « gâteau des nominations « au milieu des critiques de l'opposition et des associations de femmes. Le rapport ressources humaines joint aux documents du projet de loi de finances pour 2021 a révélé que la part des femmes aux postes de responsabilité, depuis l'adoption de cette loi en 2012 jusqu'à la fin du premier semestre de l'année en cours, était très faible. Le nombre de nominations de la composante féminine aux postes de responsabilité actuellement en circulation au Conseil de gouvernement a atteint 137 sur un total de 1160 postes, soit 11,81%. Il est évident, d'après les données du ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme administrative, que la nomination au poste de directeur vient s'ajouter à ces nominations avec 71% ( 824 nominations), suivie du poste de doyen du collège avec 11% ( 128 nominations), puis, des postes réguliers (ingénieur général) Administrateur général, médecin généraliste …), secrétaire général, inspecteur général et président d'Université. Le poste de « directeur », selon le rapport des ressources humaines, est le poste le plus accessible aux femmes concernées, avec un taux de 13,3%, suivi du poste d' »inspecteur général » de 12,2%, puis des postes réguliers de11,6%. Dans la carte des nominations aux postes de responsabilité répartie, de l'année 2012 jusqu'à la fin du premier semestre de l'année en cours, entre les différents secteurs de l'administration, c'est le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui se taille la part du lion en venant en tête de ces secteurs avec 30%. Il est suivi par le ministère de la l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la politique de la ville de 10%, le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts à 8% et le ministère de l'Equipement, des Transports, de la Logistique et de l'Eau à 7% . Le ministère de l'Intérieur arrive en tête des ministères avec le moins de nominations pour les femmes, avec seulement quatre postes, tandis que le plus grand secteur dans lequel les femmes sont nommées est le ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la politique de la ville, avec 35 nominations, 30% du total des nominations dans ce secteur. C'est le taux de féminisation le plus élevé enregistré depuis 2012. On retrouve cette maigreur du résultat pour les femmes en ce qui concerne la nomination des chefs de département et des chefs de département dans différents ministères, depuis la date d'entrée en vigueur du décret relatif à ces nominations le 25 novembre 2011, jusqu'au premier semestre 2020. Le rapport RH indique que malgré de la transition du niveau de féminisation à des postes de responsabilité au sein des intérêts de l'Etat de 16% en 2012 à 21% au premier semestre 2019, cette représentation féminine n'atteint pas les niveaux escomptés liés à l'inclusion des femmes dans le processus de développement économique et social au Maroc. Dans son discours d'ouverture de la session parlementaire d'automne, le roi Mohammed VI a appelé le gouvernement à entreprendre un examen approfondi des critères et des procédures de nomination aux postes de responsabilité, afin de stimuler les compétences nationales pour s'engager dans la fonction publique et la rendre plus attractive. L'appel du roi à revoir les critères de nomination aux postes de responsabilité intervient à un moment où des accusations sont portées contre les parties participant au gouvernement de traiter cette question en utilisant la logique de la « distribution » et du « consentement mutuel », au détriment de la compétence et du mérite. Il convient de noter que les associations de femmes au Maroc ont considéré, à plusieurs reprises, que les décisions relatives à la nomination à des postes de responsabilité émises par le Conseil de gouvernement sont exécutées « avec la même méthodologie traditionnelle qui consacre l'exclusion systématique des femmes », appelant à la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles contenues dans le chapitre 19 relatives à la mise en œuvre de l'égalité entre hommes et femmes en adoptant un mécanisme de parité dans tous les droits, politiques, civils, économiques, sociaux et environnementaux.