Bien que défini par la constitution, le cadre juridique régissant la participation des femmes dans les structures du pouvoir et de la prise de décision semble encore insuffisant. Les inégalités hommes-femmes dans les nominations aux hautes fonctions provoquent le mécontentement et l'insatisfaction parmi les militantes et les députées qui dénoncent une véritable " discrimination". « Nous assistons à un recul décevant en matière de participation des femmes aux postes de prise de décision depuis 2011”, déclare à 2M.ma, Saida Ait Bouali, Présidente de la commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, qui déplore la faible représentativité des femmes aux niveaux politique, économique et social. D'après la députée, le recul est frappant en matière des nominations des femmes, notamment aux postes de secrétaires générales de Ministères et de déléguées régionales et provinciales, entre autres. * Reportage/ ADFM : Appel à améliorer la représentativité féminine dans les nominations aux hautes fonctions « D'importantes réalisations ont été faites sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en la matière, néanmoins, les gouvernements qui se sont succédés depuis 2011, sont de moins en moins engagés sur la question, la preuve : les nominations aux hautes fonctions approuvées en conseil de gouvernement sont souvent, majoritairement masculines, pareil pour les portefeuilles ministériels qui sont souvent attribués à des hommes », poursuit-elle. * Le collectif «Parité maintenant» plaide en faveur d'une loi-cadre pour la mise en œuvre de la parité homme/femme Pour sa part, Ouafa Hajji, coordinatrice du Collectif “Parité maintenant” estime qu'avec ces nominations qui perdent de vue la gent féminine et le principe d'égalité des genres stipulé dans la Constitution (l'article 19), l'exécutif ne prend pas en considération la dynamique de la société. « Nous aurions été contents s'il y avait eu un pas vers la parité. Notre collectif a déjà remis un mémorandum sur la parité institutionnelle au chef du gouvernement, mais visiblement, aucun effort n'a été engagé », indique-t-elle à 2M.ma. Et de poursuivre que le collectif s'attendait à une mise en œuvre de la discrimination positive et de la parité dans la fonction publique et dans les postes où se discutent les politiques publiques, surtout qu'il existe nombre de compétences dans les rangs des femmes. Pour rappel, le Ministère de la Fonction Publique et de la Modernité de l'Administration avait intégré le principe de l'égalité des sexes dans les Référentiels des emplois et des compétences. D'après le dernier rapport du Ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, sur les Ressources Humaines, le nombre de nominations des femmes aux hauts postes de responsabilité a connu une nette amélioration de 2012 au premier semestre de l'année 2020; le taux de féminisation des hautes fonctions est de 11,8%, un chiffre qui reste toutefois inférieur « aux taux souhaités », selon le département ministériel. Il convient de souligner qu'aucune femme n'a figuré dans les propositions de nomination aux hautes fonctions approuvées en conseil de gouvernement jeudi 21 janvier 2021 concernant le Département de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.