L'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) a présenté, mercredi à Casablanca, la synthèse d'une étude sur «La parité homme-femme entre l'institutionnel et la réalité : Cas des nominations aux hautes fonctions». Cette étude vise à mettre en place une stratégie de plaidoyer pour l'élargissement des champs de la participation des femmes à la prise de décision notamment dans les hautes fonctions de l'administration publique, en conformité avec la Constitution de 2011. Cette dernière consacre non seulement le principe de l'égalité totale entre les hommes et les femmes, mais aussi en termes de nominations aux fonctions supérieures. L'ADFM et d'autres associations, groupements et collectifs de la société civile n'ont cessé de plaider en faveur de l'accès des femmes aux hauts postes de décision et de responsabilité en réalisant des études et des débats autour de la thématique, a indiqué la présidente de l'ADFM section de Casablanca, Malika Jghim. L'objectif principal de cette étude est d'analyser les textes normatifs et institutionnels en lien avec la nomination aux hautes fonctions, d'identifier les mécanismes de blocage ou de restriction contenus dans les critères de sélection, désignation et recrutement, à travers des témoignages des femmes. Ceci, en vue d'élaborer un dispositif qui permettrait de décliner le principe de la parité homme-femme dans la pratique. Le manuel des procédures RH en matière de recrutement, nomination, sélection, promotion, ne comporte aucune mesure en cas de discrimination, a regretté Houria Cherif Hawat, auteure de l'étude. Elle a déploré aussi le manque de statistiques sur le nombre de candidatures et le nombre de femmes retenues pour les postes de responsabilités (chef de services, chef de division, chef de département, chef de projet) et de hautes fonctions. Mme Hawat a également souligné que les éléments historiques et les facteurs socioculturels créent des résistances et prennent la forme de stéréotypes et de préjugés relatifs à la capacité des femmes à assumer certaines fonctions supérieures. Cette étude a pour ambition d'identifier les problèmes et dysfonctionnements en matière des nominations, à travers une analyse approfondie du texte de la loi organique relative aux nominations aux hautes fonctions, du texte du décret de sa mise en application, ainsi qu'au niveau des critères de recrutement. Elle veut ainsi proposer des dispositifs capables de garantir la parité, a fait savoir Houria Cherif Hawat. L'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) est une association féminine indépendante fondée en juin 1985. Elle se fixe pour mission la défense et la promotion des droits des femmes.