Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin entamera une visite de travail au Maroc du 14 au 16 octobre. C'est son premier voyage officiel au Maroc depuis sa nomination, par le président français Emmanuel Macron, le 6 juillet 2020, à la tête du département de l'Intérieur. Lors de sa visite dans le Royaume, le ministre régalien aura, au menu, une rencontre avec son homologue Abdelouafi Laftit ainsi que le ministre des Habous et Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq. Il sera question de la coopération bilatérale entre la France et le Maroc, des cultes et de la protection des mineurs, notamment ceux isolés au nombre de 16 000 (essentiellement des Marocains et des Algériens), selon les chiffres officiels français. Pour ce qui est de ces estimations de mineurs non-accompagnés en situation irrégulière en France, Gérald Darmanin avait au préalable avancé le nombre 40 000 avant de le rectifier sur les ondes de France Inter le 23 septembre dernier alors qu'il annonçait ses prochaines visites au Royaume et en Algérie. Il y avait fait de ce sujet la priorité de son agenda à Rabat et à Alger. « Je me rendrai au Maroc et en Algérie. J'y travaille beaucoup avec Jean-Yves Le Drian, c'est une question à la fois de sécurité, de protection de l'enfance et de diplomatie, et nous devons absolument régler ce problème au niveau européen », avait-il déclaré au micro de la chaine d'information, France Inter. Plus tard, intervenant, le 29 septembre dernier devant l'Assemblée, le ministre français de l'Intérieur avait confirmé aux députés qu'il se rendrait bientôt au Maghreb, afin d'évoquer la question des mineurs étrangers isolés qui arrivent en France, depuis l'Algérie et le Maroc. Darmanin, avait indiqué que ces mineurs venaient également d'autres pays européens, africains et asiatiques notamment de la Tchétchénie et du Pakistan. Pour en revenir au séjour de Darmanin au Maroc, dans le calendrier du ministre, il sera surtout question du passage en revue de la coopération avec les services de sécurité marocains, excellente au demeurant et tout particulièrement en ce qui concerne la lutte contre le trafic d'êtres humains, l'immigration clandestine, le trafic de drogue, le crime organisé et le terrorisme. Ce dernier point, étant la partie essentielle de sa visite de travail dans le Royaume. La France et d'autres pays de l'UE dont principalement l'Espagne, en ont fait leur cheval de bataille et louent le travail précieux en amont effectué en matière de coopération sécuritaire de la part des Marocains. Cela étant, Gérard Darmanin ne manquera pas aussi d'évoquer les question de l'Islam afin d'éclaircir celles qui fâchent aussi bien en France, qu'au Maroc, lorsqu'il s'entretiendra avec le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufiq. Epineux l'entretien, d'autant plus que le président français avait cité vendredi, le Maroc, la Turquie et l'Algérie, parmi une liste de pays qui financent l'Islam en France et annoncé la fin de l'Islam consulaire d'ici 4 ans et la formation locale d'imams et de psalmodieurs afin de « libérer l'islam en France des influences étrangères » avait dit le chef d'Etat français. Autre volet sur lequel le président français s''était attardé, c'est le financement de l'Islam en France. « Nous savons d'où viennent les financements. Ils sont venus très régulièrement d'Arabie Saoudite, du Qatar, de Turquie, et sont venus plus marginalement du Maroc et d'Algérie » , avait-il expliqué en citant les noms des pays par ordre tout en dénonçant l'Islam radical avant d'annoncer la préparation d'un projet de loi sur la lutte contre "les séparatismes". Dans les colonnes du « Journal du Dimanche » ce dimanche 4 octobre, le ministre de l'Intérieur indiquait vouloir renforcer l'apprentissage de l'arabe à l'école. «C'est une proposition républicaine et courageuse» assure le ministre qui y voit aussi un moyen d'endiguer le séparatisme, sujet du discours du président français vendredi dernier.