L'Etat hébreu doit se prononcer à partir de mercredi sur la mise en œuvre du plan controversé, de « l'extension » unilatérale de la souveraineté israélienne en Cisjordanie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré « qu'Israël n'irait de l'avant qu'avec l'approbation des Etats-Unis », son allié le plus important, le plus fiable et le plus proche. Les Etats-Unis et Israël avaient présenté un plan pour le Proche-Orient prévoyant une annexion de parties de la Cisjordanie (en Palestine occupé par l'Etat hébreu depuis 1967) par Israël. Ce plan viole manifestement un principe fondamental du droit international selon lequel « l'acquisition de territoire par la guerre ou la force est inadmissible ». Trump et son gendre, Jared Kushner, à l'origine de cette malheureuse initiative (concoctée avec les Israéliens) ont pris soin de mentionner la création possible d'un Etat palestinien. Un simple coup d'œil sur les cartes montre qu'il s'agit en réalité d'un leurre. Al Qods étant reconnu comme capitale d'Israël par Washington, ne laissant aux Palestiniens que le petit faubourg, Abou Dis, comme lieu d'établissement officiel de leurs institutions. Quant à l'Etat proprement dit, il s'apparenterait plutôt à un archipel. Dans un message adressé il y a quelques jours au sommet des chrétiens évangélistes, le premier ministre israélien parlait d'une « solution réaliste » où « Israël et Israël seul a le contrôle de toutes les questions de sécurité sur terre et dans les airs, en Cisjordanie. Mais, c'est connu, la droite chrétienne qui aiguille le président américain soutient indéfectiblement la droite extrême israélienne. Dévoilé fin janvier à Washington par Donald Trump et Benyamin Netanyahou, le plan d'annexion de la Cisjordanie vise ni plus ni moins qu'à dépouiller les Palestiniens de leur terre. Un fait établi qui pourrait entrer en vigueur dès aujourd'hui. Officiellement, il s'agirait de la vallée du Jourdain et d'une centaine de colonies israéliennes. Toutefois, ce projet d'annexion provoque de nombreuses oppositions au sein de la communauté internationale, de l'administration américaine et même israélienne où la question du « droit des Palestiniens » perce dans le débat public. Selon un sondage publié début juin, une majorité d'Israéliens craignent une troisième intifada en cas d'annexion. Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a lui prévenu d'un « été chaud » si l'Etat hébreu allait de l'avant avec son projet. L'Autorité palestinienne a toutefois affirmé qu'elle était prête à entamer de nouvelles négociations. Une annexion aurait des conséquences dans toute la région : les pays arabes ont averti qu'une telle décision menacerait la région d'un « conflit majeur ». Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour sa part y voit une « opportunité historique », avec une administration Trump bienveillante. Aussi s'est-il préparé à étendre unilatéralement la loi israélienne à partir de la semaine prochaine à l'ensemble de 132 implantations et à la vallée du Jourdain dans le cadre des 30 % de la Cisjordanie alloués à Israël par Trump. Des manœuvres militaires ont même eu lieu le 3 juin dernier pour prévenir de toute atteinte à l'annexion. Le début de cette dernière provoquerait l'effondrement du traité de paix avec la Jordanie, éloignerait une partie croissante de la diaspora juive, dépeindrait de manière résonnante Israël comme un régime d'apartheid imposant deux séries de lois aux populations israélienne et palestinienne sous son contrôle global en Cisjordanie. Il isolerait en outre Israël sur le plan diplomatique, économique et culturel. Netanyahu a déclaré qu'il n'offrira pas la citoyenneté aux Palestiniens dans les zones à annexer, ils resteront dans des enclaves sous le contrôle général de la sécurité israélienne. Enfin l'ennemi numéro un l'Iran fera tout ce qui est en son pouvoir pour tirer profit du statut de paria croissant d'Israël. Son impact, au-delà d'implanter des colons sera plus dévastateur sur Israël qu'il n'y paraît à priori.