A l'instar de pays économiquement touchés par le coronavirus (Covid-19), dont nombre de pays africains, l'Afrique du Sud en est l'un des plus atteints sur le continent. Il est également premier le pays africain à avoir été contracté le virus, ce qui a énormément affecté les activités du pays et plus particulièrement l'économie du pays. En Afrique du Sud c'est un secret de Polichinelle c'est la pire récession économique que le pays n'ait jamais connu en 90 ans, l'économie devrait se contracter de 7,2% en 2020 à cause de la pandémie de coronavirus. Les résultats publiés mardi et courant sur la période du 1er janvier 2020 au 31 mars 2020, ce qui inclut le début du confinement en Afrique du Sud pour lutter contre le coronavirus (Covid-19, font état d'une économie de l'Afrique du Sud qui s'est contractée pour le troisième trimestre consécutif en enregistrant une baisse de 2% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre 2020, a annoncé mardi l'agence nationale des statistiques (StatsSA). Le PIB de la première puissance industrielle du continent africain s'était déjà contracté de 0,8% et 1,4% respectivement aux troisième et quatrième trimestres 2019. Cela s'explique sur le terrain par une hausse du prix des produits de base. Un redressement de l'économie locale est une option certes envisagée pour ce pays mais elle devra mettre du temps à se mettre en place. Avant la crise sanitaire, le pays était déjà englué depuis plus d'une décennie dans une crise caractérisée par une croissance molle, la détérioration des finances publiques et le chômage de masse. Cet effondrement de l'économie sud-africaine, en partie à cause du Covid-19, devrait entraîner une hausse de la criminalité et des protestations sociales dans le pays, ont indiqué, mardi, des experts et des chercheurs universitaires sud-africains. Les inégalités croissantes, la pauvreté et le chômage ont été exacerbés par la pandémie, affectant plus particulièrement les couches sociales les plus vulnérables, a noté la professeure de sociologie à l'Université de Stellenbosch (Cap Occidental), Lindy Heinecken.« Cette situation alimentera la colère et le ressentiment» à moins que l'Etat ne soit en mesure de mettre en place des mesures suffisantes pour atténuer le mécontentement des populations », a-t-elle ajouté. L'Afrique du Sud verra « une plus grande instabilité politique, économique et sociale et il faudra un leadership et un engagement, forts pour relever les défis qui en découlent », a dit la professeure. De son côté, le secrétaire général du Parti Good, Brett Herron, a souligné que l'économie sud-africaine était sur le point de s'effondrer lorsque le coronavirus est arrivé dans le pays, notant que la pandémie a enfoncé davantage le pays dans la crise. « Avec les fermetures d'entreprises et le chômage qui devraient augmenter, les inégalités, le chômage et la pauvreté s'aggraveront dans également dans l'avenir », a-t-il poursuivi. Par ailleurs, le chercheur au sein de l'Institut d'études de sécurité (ISS), Rudolph Zinn, a rappelé que « la relation entre les niveaux d'inégalité et la criminalité est particulièrement préoccupante » dans ce pays d'Afrique australe. « Les prévisions d'une hausse de 21 pc du taux de chômage au cours des prochains mois pourrait entraîner une augmentation considérable des crimes violents », a-t-il estimé, rappelant que de nombreux facteurs marquant la société sud-africaine favorisent cette tendance haussière, notamment « la corruption, les armes à feu et les drogues ». La professeure à l'Université de Stellenbosch, Anika Berning, a soutenu, quant à elle, que l'économie sud-africaine, déjà en récession, continuerait de crouler sous le poids de la crise sanitaire. « Avant la pandémie, le pays avait un taux de chômage de 29,1 pc, mais selon la Chambre de commerce sud-africaine, ce taux pourrait atteindre 50 pc », s'est-elle alarmée.