A fin mai 2020 et en comparaison avec la même période de 2019, l'exécution de la loi de finances, sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, laisse apparaitre des impacts, au niveau des recettes, des dépenses et sur les soldes du Trésor indique le bulletin mensuel de statistiques des finances publiques (BMSFP) du mois de mai de la Trésorerie Générale du Royaume (TGR) relevant du ministère de l'économie, des Finances et de la Réforme de l'Administration. En effet, le BMSFP fait apparaître pour le dernier point clé cité (Soldes du Trésor) un solde ordinaire de 2,1 milliards de dirhams contre un solde négatif de 1,6 MMDH pour l'exercice précédent. Le BMSFP indique également un déficit du Trésor de 23 MMDH, compte tenu d'un solde positif de 11,9 MMDH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services de l'Etat gérés de manière autonome (SEGMA). Le compte d'affectation spéciale intitulé "Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus Covid-19" a enregistré des recettes pour 33 MMDH et des dépenses pour 14,9 MMDH. Pour ce qui est du volet des recettes brutes, le document indique une augmentation de 6% qui est due : à la baisse des recettes douanières nettes de 10,9%, compte tenu de remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux de 45 millions de dirhams (MDH) à fin mai 2020 contre 22 MDH un an auparavant, à celle de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les tabacs manufacturés (-9,9%) et des autres TIC (-6,9%), à la diminution des recettes nettes de la fiscalité domestique de 7,5%, compte tenu des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux qui ont été de 4.023 MDH à fin mai 2020 contre 3.778 MDH un an auparavant et à la hausse des recettes non fiscales de 195,8% en raison notamment de l'augmentation des versements des CST au profit du budget général (15,7 MMDH contre 2 MMDH), des fonds de concours (1.944 MDH contre 162 MDH), conjuguée à la baisse des recettes de monopoles (1.017 MDH contre 1.795 MDH), des recettes en atténuation de dépenses de la dette (454 MDH contre 1.299 MDH) et de la redevance gazoduc (214 MDH contre 532 MDH). Les recettes des comptes spéciaux du Trésor ont atteint 71,8 MMDH. Ces recettes tiennent compte des recettes au titre du CAS Covid-19 pour 33 MMDH et des transferts reçus des charges communes du budget général d'investissement pour 17,3 MMDH contre 12,1 MMDH à fin mai 2019. Les dépenses émises ont été de 60,2 MMDH. Elles intègrent la part des CST au titre des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux pour 1.581 MDH. Le solde de l'ensemble des comptes spéciaux du Trésor s'élevant à 11,6 MMDH. Pour ce qui est des dépenses, il a été enregistré un taux d'engagement global des dépenses de 43% et un taux d'émission sur engagements de 80% contre respectivement 49% et 74% lors de l'exercice passé. Les dépenses ordinaires émises sont en hausse de 7%, en raison de l'augmentation de 15% des dépenses de biens et services, due à la hausse de 10,8% des dépenses de personnel et de 23,3% des autres dépenses de biens et services, et de la hausse de 7,1% des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, conjuguée à la baisse de 8,4% des charges en intérêts de la dette et de 54,5% des émissions de la compensation. Le montant global des remboursements de TVA à l'intérieur et à l'importation (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) est de 5.174 MDH contre 5.134 MDH à fin mai 2019. Quant aux dépenses d'investissement émises elles sont en hausse de 10,1%, passant de 29,8 MMDH à fin mai 2019 à 32,8 MMDH à fin mai 2020, en raison de la hausse de 36,6% des dépenses des charges communes et de la baisse de 14% des dépenses des ministères.