Les voyages en avion ne seront plus ce qu'ils étaient. En effet, la pandémie du coronavirus (Covid-19) qui a infecté près de 7,3 millions de personnes en causant 412 013 décès, a immobilisé au sol des flottes entières de compagnies aériennes et non des moindres. L'Association internationale du transport aérien (IATA), taxe sur plus de 84 milliards de dollars de pertes cette année. Toutefois malgré les licenciements en masse dans ce secteur, et après plusieurs semaines de confinement, plusieurs pays sont sur le point de recommencer à accueillir les touristes et certaines compagnies aériennes annoncent le retour de quelques liaisons. Aussi, une véritable course contre la montre s'est engagée pour les transporteurs aériens, dont les avions sont presque tous cloués au sol depuis plusieurs semaines. Mais qu'on se le dise, la hausse des prix des billets d'avion semble inexorable. Les compagnies aériennes ayant survécu à la crise, on s'en doute, tenteront coûte que coûte de renflouer leurs caisses et ne devraient pas faire de concessions malgré la baisse du prix du carburant. Au Maroc, il est encore difficile de savoir quand on pourra reprendre l'avion pour effectuer des déplacements avec l'état d'urgence sanitaire. Certes, elles sont des mesures adaptives qui progressivement, touchent les commerces, les institutions publiques, les transports en commun… Selon certaines rumeurs, la reprise de l'aérien ne saurait tarder et des vols réguliers domestiques devraient débuter vers mi-juin. Cependant, on ne sait pas encore comment la compagnie aérienne réagira à un tel affaiblissement, car il est actuellement très difficile de prévoir la demande et donc de planifier un véritable calendrier. Devant telle situation, il serait bon de se projeter vers ce à quoi ressemblera l'aviation après son redémarrage et quelles seront les procédures de voyage des nouveaux temps. Les recommandations de IATA et du Conseil des aéroports internationaux ACI et les expériences de nombre de compagnies aériennes et d'experts de l'industrie aéronautique nous éclairent à cet égard. De nouvelles habitudes donc vont devenir la pratique établie du transport aérien en attendant d'autres alternatives. Il y a d'abord la communication et donc le renseignement. L'IATA et l'ACI recommandent aux Etats de prévoir la nécessité de collecter des informations de contact plus détaillées sur les passagers pouvant être utilisées pour le suivi en cas d'enquête épidémiologique (passeport sanitaire entre autres). Dans la mesure du possible, les données devraient être collectées par voie électronique avant l'arrivée du passager à l'aéroport, y compris par le biais de visas électroniques et de plates-formes électroniques d'autorisation d'entrée d'où la nécessité de documents électroniques lors de la planification du voyage. Le transport aérien avec cette crise a subi un bouleversement encore plus important que celui relatif aux évènements du 11 septembre 2001. Avant la pandémie, il fallait être deux heures avant un vol. Désormais il faut y être au moins quatre heures avant le décollage. L'agence des Nations unies pour l'aviation civile (OACI) a défini de nouvelles règles sanitaires comme le port du masque obligatoire, le contrôle des températures et la désinfection des surfaces aux aéroports comme dans les avions. Parallèlement, l'IATA suggère des contrôles sur les passagers, notamment sanitaires, avant le voyage. Et elle veut restreindre l'accès aux aéroports aux seuls professionnels et aux voyageurs sur le départ. Les aéroports doivent aussi rendre la circulation des passagers plus fluide, accélérer l'embarquement et la récupération des bagages et interdire les files d'attente pour les toilettes afin de garantir la distanciation physique. A bord, on a d'ores et déjà adopté de nouvelles mesures hygiéniques comme améliorer le nettoyage des cabines et prendre la température des passagers avant leur embarquement à bord de l'appareil. La question de laisser ou non des sièges vacants entre les passagers divise le secteur. Japan Airlines et Delta ont adopté cette mesure, tandis que Ryanair, estime que c'est une idée qui la conduirait vers la faillite. Bref, pour ceux qui mordicus tiennent à voyager c'est une expérience complexe qui les attend. Port du masque, certificats médicaux et plusieurs heures de contrôles se généralisent désormais avant d'embarquer dans un coucou avec des équipages sous haute protection L'aviation ce n'est pas seulement la reprise du tourisme, c'est également l'un des secteurs les plus importants de l'économie : sa contribution à l'économie mondiale dans des conditions normales est de 2,7 billions de dollars.