Face à la propagation du coronavirus de par le monde, faisant des milliers de morts et des centaines de milliers de contamination, des leaders mondiaux ont lancé un appel à l'action au G20, exigeant la tenue immédiate d'une conférence de donateurs et la création d'une task force pour coordonner les mesures préventives du Covid-19 Ce sont pas moins de 165 chefs de gouvernement, actuels et précédents, qui ont demandé au G20, dans un appel émanant du bureau de l'ancien premier ministre britannique, Gordon Brown, d'approuver un financement d'urgence de 8 milliards de dollars pour prévenir une deuxième vague de coronavirus. Ce faisant, ils formulent une demande et lancent un avertissement. En effet, les signataires « souhaiteraient que « les pays les plus pauvres devraient être exemptés du paiement des intérêts de la dette dès aujourd'hui », et mettent en garde que « sans un soutien immédiat, 1,2 million de décès dus au virus covid-19 pourraient survenir dans les pays les plus pauvres d'Afrique et d'Asie, alors que le reste du monde risque de connaître une deuxième vague de propagation de la pandémie ». Tout en soulignant que « la course aux vaccins, aux remèdes, aux kits de test, aux ventilateurs et aux équipements de protection pour les professionnels de la santé – selon une lettre ouverte – exige une coopération renforcée et une mobilisation mondiale concertée afin d'accroître les ressources », les leaders exigent « la création de la Task Force Exécutive du G20 et la tenue immédiate d'une conférence mondiale des donateurs qui approuverait et coordonnerait un fonds de plusieurs milliards de dollars pour la lutte contre le coronavirus ». Le groupe, qui souhaite à la fois accélérer le processus de développement d'un vaccin, de remèdes et de traitements et redynamiser l'économie mondiale, appelle à une collaboration mondiale et à un engagement de financement « bien au-delà de la capacité actuelle de nos institutions internationales existantes« . Dans leur lettre ouverte au G20, les signataires, dont Ban Ki-Moon, Romano Prodi, Joschka Fischer, Justin Yifu Lin ou encore George Papandreou, mettent en avant que « la crise économique ne sera pas résolue tant que la crise sanitaire ne sera pas surmontée ». « La crise sanitaire ne se terminera pas simplement par la maîtrise de la maladie dans un seul pays, mais par la mise en place d'une stratégie globale de lutte contre le COVID-19 dans tous les pays », soulignent-ils. Des objectifs à court terme Dans le plan d'action, ils définissent des objectifs « pour les quelques jours à venir », à savoir: 8 milliards de dollars pour accélérer les efforts mondiaux en matière de recherche de vaccins, de traitements et de remèdes; 35 milliards de dollars pour soutenir les systèmes de santé, allant des ventilateurs aux kits de test et aux équipements de protection pour les professionnels de la santé ; Et 150 milliards de dollars pour les pays en développement afin de lutter contre la crise médicale et économique, d'empêcher une deuxième vague de la maladie de réapparaître dans les pays qui émergent de la première vague. Pour les signataires, « tous les systèmes de santé, même les plus sophistiqués et les mieux financés, croulent sous les pressions du virus. Pourtant, si nous ne faisons rien alors que la maladie se propage dans les villes pauvres d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, qui disposent de peu d'équipements de dépistage, de ventilateurs et de matériel médical, et où il est difficile d'atteindre une certaine distance sociale et même de se laver les mains, la crise Covid-19 persistera et réapparaîtra pour frapper le reste du monde avec de nouvelles vagues qui prolongeront la crise ». Il préconisent de fait, que « les chefs d'Etat et de gouvernement doivent immédiatement s'engager à verser 8 milliards de dollars – comme l'a indiqué le Conseil mondial de surveillance de la préparation aux catastrophes – pour combler les lacunes les plus urgentes en matière de lutte contre la COVID- 19. Cela comprend 1 milliard de dollars cette année pour l'OMS, 3 milliards de dollars pour les vaccins et 2,25 milliards de dollars pour les produits thérapeutiques ». Lutter ensemble « Au lieu que chaque pays, ou Etat ou province du pays, soit en compétition pour obtenir une part des ressources disponibles, au risque de voir les prix augmenter rapidement, nous devrions accroître considérablement notre capacité en aidant l'OMS à coordonner la production et l'achat de matériel médical au niveau mondial, telles que les kits de test, les équipements de protection individuelle et la technologie de l'UIT pour répondre pleinement à la demande mondiale. Nous devrons également stocker et distribuer des équipements essentiels », estiment-ils. Rappelant les déclarations de l'OMS, selon lesquelles « près de 30 % des pays ne disposent pas de plan national de préparation au COVID-19 et seulement la moitié d'entre eux disposent d'un programme national de prévention et de contrôle des infections », ils affirment que «les systèmes de santé des pays à faible revenu auront du mal à faire face à la situation, en ce sens que même les estimations les plus optimistes de l'Imperial College de Londres suggèrent qu'il y aura 900 000 décès en Asie et 300 000 en Afrique ». A cet effet, les signataires proposent « la convocation d'une conférence mondiale des donateurs – dont la tâche serait soutenue par une Task Force Exécutive du G20 – afin de mobiliser les ressources nécessaires pour répondre d'urgence à ces besoins sanitaires mondiaux." Et de conclure que « la solution à long terme consiste à repenser radicalement la santé publique mondiale et à remodeler – avec des ressources appropriées – l'architecture sanitaire et financière mondiale« , et partant, « les Nations unies, les gouvernements des pays du G20 et les partenaires intéressés doivent travailler ensemble pour coordonner les actions futures ».