C'est un très dur réquisitoire qu'a prononcé mardi, le parquet national financier contre les époux Fillon et Marc Joulaud qui comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris depuis le 26 février pour détournement de fonds publics et abus de biens sociaux et emplois fictifs présumés de l'épouse de l'ancien Premier ministre et candidat malheureux à la présidentiel de 2017, Penelope Fillon. Dans cette affaire de soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon, le parquet a donc requis des peines « exemplaires » de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, dix ans d'inéligibilité et 375.000 euros d'amende contre l'ancien Premier ministre François Fillon, et trois ans de sursis contre son épouse Penelope. Le parquet national financier a en outre requis 2 ans de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende à l'encontre de l'actuel maire de Sablé-sur-Sarthe qui brigue un nouveau mandat Marc Joulaud. Le parquet considère que la responsabilité de l'ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale « n'est pas au même niveau ». Au cours de ces deux semaines les procureurs n'ont pas été tendres à l'égard des époux Fillon. Mardi en partant du principe où le détournement de fonds publics était naguère puni de la peine de mort, ils ont dressé un tableau noir du « travail inconsistant » défendu par des « déclarations invraisemblables ». L'accusation a souligné à propos de l'emploi de Mme Fillon comme assistante parlementaire, « ce n'était pas Penelope Fillon qui s'adaptait à ses contrats mais l'inverse », « l'appât du gain était plus fort que la raison ». Le parquet a appelé le tribunal à rendre une décision d'exemplarité à l'égard de François Fillon qu'il estime, « enfermé dans ses dénégations ». Selon l'accusation, l'attitude de l'ancien premier ministre témoigne d'un certain « mépris et de l'inconscience » vis à vis du bien public. En revanche, le vice-procureur estime que Penelope Fillon est « victime consentante » de son époux et que sa peine doit plutôt rester « un avertissement » tout en étant « particulièrement dissuasive financièrement » Le procès Fillon qui touche à sa fin après deux semaines d'audience au tribunal correctionnel de Paris, est consacré aux plaidoiries de la défense ce mercredi les mots de la fin revenant aux accusés avant un verdict qui ne sera prononcé que dans plusieurs semaines. Au cours de son procès, l'ancien Premier ministre n'a pas produit les éléments susceptibles d'accréditer le complot qu'il dénonce. Sa femme Penelope Fillon dès le premier jour d'audience a semblé vivre un véritable supplice. Très peu à l'aise, avec une voix à peine audible, elle a fourni des réponses très imprécises en reprenant à chaque fois qu'on l'interrogeait « c'est mon mari qui décidait de tout », ce que François Fillon n'a, à aucun moment, essayé de renier.