A dix jours du « premier tour » d'un indécis scrutin des Municipales 2020 et dans le cadre de la course à la Mairie de Paris, LCI a organisé un grand débat télévisé (« Grande Confrontation ») entre sept des prétendants à cette magistrature. Sept candidats y étaient présents dont les trois dames au doux statut du « trio de tête féminin » que sont la maire sortante (PS) Anne Hidalgo (24% des intentions de vote), l'ancienne garde des Sceaux (LR) Rachida Dati (25%) et la Marcheuse Agnès Buzyn (17%). A ce podium gagnant viennent s'agglutiner respectivement, l'écolo David Belliard (EELV) (11%) un dissident (LREM) le mathématicien Cédric Villani (8%), l'Insoumise Danielle Simonnet et le RN Serge Federbusch. C'est Villani qui a ouvert le bal en s'en prenant directement à la maire sortante Hidalgo, lui rappelant que les parisiens ne l'avaient pas particulièrement dans leur cœur « Je veux d'un Paris où on n'entend plus les Parisiens parler de leurs problèmes parce qu'ils souffrent ». Le matheux dissident sans doute dans la perspective d'une alliance avec Buzyn entre les deux tours a montré quelques tares dont a souffert Paris (propreté et insécurité, mais également le côté gestion politique de la ville, « le manque de démocratie »), au cours de sa mandature. De marbre, Anne Hidalgo consciente que son statut de maire sortante la met de facto dans une position délicate se la joue douce. « J'entends beaucoup de Y a qu'à, faut qu'on, mais il faut un peu d'humilité et beaucoup de pragmatisme », lui rétorque-t-elle. Chevronnée et talentueuse, elle salue « le travail des agents de propreté dans un contexte qui n'est pas simple » et promet « 550 millions d'euros par an pour la propreté » pour le prochain mandat. Agnès Buzyn en profite pour entrer dans le débat en attaquant « Et pourquoi ne l'avoir pas fait avant ? ». Hidalgo calme et sensée lui retourne habilement « Mais parce que nous subissons aussi les coupes budgétaires de votre gouvernement ! » Rachida Dati la plus jeune des challengers dans ce débat élégante comme à son accoutumée malgré une bourde en bonne sarkozyste (sur une erreur d'appréciation sur la diminution du nombre de policiers) a tout de même réussi à tirer son épingle du jeu. Sa technique : « la meilleure défense c'est l'attaque ». Et vas-y que je zigouille la maire sortante sur sa gestion municipale, « Il y a une urgence. C'est l'anarchie partout : dans les travaux, l'espace public, dans tous les domaines, y compris le logement ». Cela a eu pour effet d'encourager Danielle Simonnet, David Belliard et Serge Federbusch de s'y mettre aussi. « Mme Hidalgo dit que c'est toujours la faute des autres. Mais elle est responsable de cette situation », « 200 millions d'euros pour la vidéosurveillance, le bilan, c'est quoi ? Un problème d'incivilités qui continue », ont reproché les deux hommes à Anne Hidalgo qui n'a pas semblé être ébranlée pour autant par ce haro sur sa personne. Agnès Buzyn quant à elle, a encore tout à prouver.