Le couple Fillon, François et Penelope, qui devait comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris à partir de ce lundi et jusqu'au 11 mars ne sera resté en tout et pour tout qu'une dizaine de minutes devant les juges aujourd'hui. Cela s'est passé très rapidement, juste le temps de décliner leur identité, leurs avocats ayant dans la foulée demandé un report d'audience pour mercredi, ce que leur accordèrent les trois juges non sans avoir délibéré auparavant. Si le procès Fillon a été reporté à mercredi c'est en raison de la grève des avocats contre la réforme de leur régime de retraite dont s'est dite solidaire la défense composée de, Mes Antonin Levy (François Fillon), Pierre Cornut-Gentille (Penelope Fillon) et Jean Veil (Marc Joulaud). Mais si l'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy (2007-2012) se retrouve dans cette situation, c'est qu'il est poursuivi pour détournement de fonds publics par personne chargée d'une mission de service public, complicité et recel de ce même délit, complicité et recel d'abus de bien sociaux et déclaration mensongère à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Il encourt jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende. Le « penelopegate » dont doit répondre François Fillon concerne également son épouse Penelope et son ancien suppléant à l'Assemblée nationale, Marc Joulaud. Ces deux derniers devront répondre à chacun son implication à une partie des charges précitées. Tous réfutent ces accusations. Penelope Fillon et Marc Joulaud encourent également une peine maximale de dix ans de prison L'affaire avait éclaté le 25 janvier 2017 quand François Fillon alors le candidat de LR pour la présidentielle était épinglé par Le Canard enchaîné. Ce dernier d'une série d'articles destructeurs dont il a le secret, l'avait méticuleusement descendu alors que d'aucuns donnaient le bonhomme comme celui ayant le plus de chances de remporter la présidentielle après qu'il soit sorti victorieux de la primaire de LR. L'hebdomadaire satirique dévoila entre autres révélations, que Fillon aurait fait bénéficier son épouse de largesses et qu'il l'aurait faite rémunérer pour un emploi d'attachée parlementaire fictif quatre ans durant, entre 1998 et 2002 et également entre 2012 et 2013. Marc Joulaud qui avait suppléé François Fillon quand ce dernier lui avait cédé son siège de député, entre 2002 et 2007, en « héritant » du contrat fictif de Mme Fillon aurait agrémenter le parchemin d'une appréciable augmentation. Même les enfants du couple auraient contribué à cet enrichissement illicite en se sucrant. Des missions imaginaires de collaborateur de sénateur entre 2005 et 2007, leur furent attribuées. Au total, c'est la bagatelle de 1 171 400 euros de fonds publics frauduleusement encaissés qui sont reprochés aux Fillon. Et même si l'on y ajoute le recel d'abus de biens sociaux (135 000 euros) de Penelope pour un emploi qualifié de fictif, au sein de La Revue des deux mondes, propriété de l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière la boucle est loin d'être bouclée car il faudra ajouter à cela un prêt de 50.000 euros que lui a consenti ce dernier et qu'il n'a pas déclaré à la HATPV. Et la liste est longue dans une ordonnance de 150 pages que défense et accusation devront décrypter tout au long de la quinzaine à venir.