Le gouvernement conservateur du Royaume-Uni, aussitôt le Brexit franchi a dévoilé le nouveau système d'immigration post-Brexit qui referme peu à peu les frontières britanniques au travailleur étranger. Désormais et dès l'an prochain (janvier 2021) pour obtenir un visa de travail il va falloir en plus de montrer patte blanche, manier au mieux la langue de Shakespeare, avoir une proposition de boulot (salaire minimum annuel de 25 600 livres) ainsi qu'étaler quelques belles compétences avant que de prétendre franchir les frontières de Sa Gracieuse Majesté. Cette réforme qui exclut les travailleurs peu qualifiés ou peu rémunérés, on s'en doute a, immédiatement, été fustigé par l'opposition et certains professionnels. Cette situation la ministre de l'Intérieur de BoJo, Priti Patel, l'a qualifiée de « ferme et juste », déclarant qu'elle facilitait l'obtention de visas pour les travailleurs hautement qualifiés. « Notre économie ne doit plus dépendre d'une main-d'œuvre bon marché en provenance d'Europe, mais se concentrer plutôt sur l'investissement dans la technologie et l'automatisation », a-t-elle déclaré. Elle demande donc aux employeurs de « s'adapter ». Le nouveau système d'immigration post-Brexit dévoilé mercredi 19 février se base sur un système à points. Chaque travailleur étranger devra accumuler 70 points pour pouvoir obtenir un permis de travail. Pour ce faire, un maximum les candidats qui gagneront au moins 30 820 euros par an se verront noter de 20 points tandis que ceux qui obtiendront le minimum requis de 24 600 euros n'en auront aucun. Vingt points seront octroyés à ceux présenteront des « compétences appropriées » et vingt de plus à ceux qui maîtrisent l'anglais à un « niveau requis ». En outre ce système met sur le même plan les citoyens européens et non-européens. Ces exigences ont suscité de fortes inquiétudes au sein des secteurs professionnels n'employant que des travailleurs peu qualifiés ou peu rémunérés, comme ceux de la santé, de l'alimentation et de l'agriculture. Ces mesures doivent entrer en vigueur au 1er janvier 2021, à l'issue de la période de transition qui a débuté après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, le 31 janvier. Le gouvernement conservateur que dirige Boris Johnson estime se conformer au « message clair » envoyé par le peuple britannique lors du référendum de 2016 qui a voté la sortie de l'Union européenne et où le contrôle de l'immigration avait été l'un des grands thèmes de campagne. Geste de bonne volonté ou accord avec l'UE, ces mesures ne concernent pas les 3,2 millions de ressortissants de l'UE qui entre-temps auront demandé à résider en Grande-Bretagne avant la fin de la transition d'une année.