Devant la porte de la prison de Ras Elma à Fès, le père du leader du Hirak du Rif vient de publier une vidéo en direct sur sa page Facebook. Il s'est tenu à côté de la mère de Nabil Ahamjik, condamné à 20 ans de prison comme Nasser Zefzafi, pour annoncer l'entrée en grève de la faim des deux dirigeants du mouvement. Ahmed Zefzafi a déclaré que Nasser Zefzafi et Nabil Ahamjik sont décidés à « entamer une grève ouverte de la faim, jusqu'à la réalisation de leurs demandes ». Il a poursuivi en disant que cette décision « survient à un moment où n'apparait aucun signe de sortie de crise ». Rencontrant son fils à l'occasion de sa visite hebdomadaire, le père du leader du Hirak du Rif a indiqué que « Nasser et Nabil subissent les pires traitements dans la prison de Ras Elma où ils purgent leur peine de 20 ans de prison ». Il a notamment ajouté au cours de cette vidéo d'une vingtaine de minutes que les deux dirigeants du Hirak « sont victimes de harcèlement de la part du directeur de l'établissement pénitentiaire qui leur refuse leur demandes de passer des examens médicaux, et leur interdit de lire des livres et des journaux ». S'exprimant en Amazigh, la mère de Nabil Ahamjik a pour sa part parlé de « conditions déplorables », expliquant au sujet de l'Etat de santé de son fils qu'il « saigne constamment au niveau du nez », qu'« il souffre de maux de tête, de maux de dos et d'allergies, ce qui nécessite un examen médical par scanner ». En pleurs, elle a déclaré à ce propos que son fils « se voit interdire des examens médicaux ». La mère de l'activiste a par ailleurs expliqué et montré sur le même enregistrement vidéo que Nasser Zefzafi et son fils viennent de rendre à leurs deux familles respectives leurs effets personnels et leurs vêtements afin de les ramener à Al Hoceima, affirmant que l'interruption de leur grève de la faim est « conditionnée par la réalisation de leurs revendications légitimes ». Ces revendications, a souligné la mère d'Ahamjik, concernent « la libération de leurs camarades dans les diverses prisons du pays », « le droit à des soins médicaux », « l'augmentation de la durée autorisée pour effectuer des appels téléphoniques avec les membres de leurs familles », « la révision à la baisse des prix des produits vendus à l'intérieur de la prison », en plus de « la permission de lire les livres, journaux et magazines confisqués par l'administration de la prison de Ras Elma ». Publiée par Ahmed Zefzafi sur Mercredi 19 février 2020