Dans sa série d'analyses, l'expert en psychanalyse de la société marocaine et arabe et psychiatre, Dr. Jaouad Mabrouki, se penche cette fois-ci sur le phénomène de l'appel à la prière, installé comme sonnerie de téléphone appelant à la prière. Intitulée « Les Marocaines et les minarets mobiles », l'analyse relate des expériences vécues. Souvent « nous entendons subitement, dans une réunion ou dans le bus, ou même dans un bar ou dans un restaurant l'appel à la prière », avance Dr Mabrouki, qui précise qu'il ne s'agit pas là d'un appel à la prière venant d'une mosquée très proche, mais plutôt d'une sonnerie de téléphone. Le pire, dit-il, est que, « comme il s'agit d'un appel à la prière citant Dieu, et par respect, le propriétaire du téléphone n'arrête pas la sonnerie et oblige toute l'assistance à attendre la fin de la sonnerie sans aucun respect». L'expert s'est donc interrogé « quel respect a cette personne pour les autres et pour l'appel à la prière le transformant ainsi en une simple sonnerie ? ». Il évoque à ce propos 6 raisons qui poussent les Marocains à faire de l'appel à la prière une sonnerie. La première raison selon Dr. Mabrouki revient au fait que cette personne souhaite montrer qu'il/elle est musulman(e), notant ainsi que « le musulman peut être fier si son comportement est conforme aux enseignements de l'islam et dont les plus importants sont la tolérance et le respect de l'autre ». La deuxième raison qu'il avance, est le fait de vouloir « faire office de minaret ». Il explique ainsi que « par cette sonnerie, le propriétaire substitue le minaret et appelle les gens à la prière ou bien leur rappelle qu'il faut prier». « Mettre la technologie au service de l'islam » fait aussi partie des raisons qui poussent les Marocains à mettre la sonnerie de téléphone qui appel à la prière. Selon le psychanalyste, « les Arabes se sentent dévalorisés en utilisant des technologies inventées par les mécréants alors qu'ils devraient eux-mêmes être les stars du monde étant donné qu'ils se considèrent comme les préférés de Dieu ». D'après lui, les Arabes « veulent islamiser la technologie en inventant une sonnerie chantant l'appel à la prière ». Dans une grande partie de ses analyses, Dr. Mabrouki a souvent mis l'accent sur les complexes que connaissent les Arabes et qui s'installe comme un obstacle à leur développement tant psychologique que culturel. Cette fois-ci, l'expert indique que « l'arabe est en conflit avec lui-même ». Comment ? Dr. Mabrouki explique que « l'arabe est déchiré entre deux courants. Tantôt il est attiré par la modernité, tantôt par les traditions. Et il veut avoir les deux à la fois. Ainsi il installe dans le téléphone, symbole de modernité, des bribes de ses traditions religieuses avec des sonneries sous forme d'appel à la prière ou du coran ou d'une prière demandant le pardon ». L'arabe vit également dans la contradiction, poursuit le psychanalyste. « À chaque appel à la prière émanant des mosquées, les gens ne s'arrêtent pas pour aller prier, celui qui marche continue sa course, celui qui est dans le café continue de siroter sa boisson et fumer sa cigarette, la circulation dans les routes continue comme si tout le monde était sourd. Entre la conviction religieuse théorique et la pratique, l'arabe constate la contradiction et la non-conformité. Alors pour s'assurer qu'il va bien entendre et faire entendre aux autres l'appel à la prière, il installe ce dernier comme sonnerie de son téléphone », analyse -t-il. In fine, Dr. Mabrouki relève que l'arabe ignore la sacralité de l'appel à la prière et de la parole de Dieu. D'après son analyse, « si l'arabe honorait sa religion et était bien conscient de la sacralité de l'appel à la prière, il n'aurait jamais pu rabaisser ce sacrement à une quelconque sonnerie de téléphone et il aurait laissé ce bel appel résonner uniquement du haut des minarets ».