De hauts responsables militaires libyens des deux camps rivaux de Tripoli et de Tobrouk se sont retrouvés mardi à Genève, où ils ont entamé des négociations indirectes en vue de faire taire les armes. La commission militaire conjointe est composée selon le format dit « 5 /5 », avec 5 membres représentant le GNA et 5 autres, le maréchal Haftar. Cette réunion devait en principe avoir lieu le 28 janvier mais elle ne s'était finalement pas tenue, faute de participation des représentants de celui-ci. La Libye faut-il le rappeler est plongée dans des guerres intestines, depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 et qui in fine, s'est scindé en deux. D'un côté, à l'Est, on a les forces du maréchal Khalifa Haftar, et de l'autre, à l'Ouest celles de Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d'union nationale(GNA) reconnu par l'ONU. C'est un petit pas dans l'espoir vague d'un rapprochement « physique » entre les deux belligérants mais cela ne doit pas prêter à trop d'attentes car ces derniers ont toujours fait faux bonds dès lors qu'il fallait entériner des résolutions. Cette première réunion s'est finalement déroulée quand l'émissaire de l'ONU Ghassan Salamé est allé voir le maréchal Haftar samedi à Benghazi (Est), afin de le convaincre de participer à la réunion à Genève. Qu'à cela ne tienne ! Cette approche reste une opportunité qui offre un cadre de travail. D'ailleurs l'envoyé de l'ONU, Ghassan Salamé, lors d'un point de presse s'en est félicité et a fait à savoir que les belligérants en Libye aient accepté de transformer la « trêve » en un « cessez-le-feu durable en attendant d'en préciser les paramètres ». « Les deux parties sont venues à Genève et nous avons commencé hier à discuter avec elles de la longue liste de points à notre ordre du jour, en commençant par la tentative de transformer cette trêve en un véritable accord sur un cessez-le-feu durable. « Il existe une véritable volonté des deux parties de s'asseoir ensemble et de commencer à négocier ensemble », a encore insisté Ghassan Salamé, spécifiant toutefois que les parties ne discutent pas encore directement. Soufflant le chaud et le froid, Ghassan Salamé a en outre, dénoncé « le scandale » de la poursuite des violations de l'embargo sur les armes avec le recours à des mercenaires par les deux parties et l'ingérence de pays tiers dans le conflit. Effectivement ces dernières ont transformé des affrontements internes de faible vivacité en une guerre par procuration qui risque aujourd'hui de provoquer l'éclatement du pays d'où la crainte d'une balkanisation de la Libye voire une déstabilisation du Maghreb et du Sahel. C'est d'ailleurs l'internationalisation de la crise en Libye qui a poussé à des initiatives afin de sortir le pays de ce conflit comme celle du sommet de Berlin où des engagements dans ce sens furent pris le 19 janvier par la communauté internationale.