En marge des travaux du 1e Forum africain des administrations pénitentiaires et de réinsertion, lancée le jeudi 30 janvier, la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion du Maroc (DGAPR) a organisé une visite de son Centre national de formation des cadres (CNFC) qui se trouve à la ville de Tiflet, à proximité de la prison locale de Tiflet 2. Photo : Youssef Sodor Bâti sur une superficie de 7 hectares (dont 3 construits), le CNFC a pour but de former les employés de la DGAPR à travers plusieurs modules qui visent à élever leur niveau d'efficacité, améliorer leur connaissance et leur capacité, et ce, pour accroître leurs performances professionnelles et surmonter leurs diverses lacunes tout en suivant les exigences et le développement des réformes et de la modernisation de l'administration pénitentiaire au Royaume. Au sein de cet immense centre situé à Tiflet, les délégations africaines et européennes, qui ont participé au forum ont visualisé les différents bâtiments et salles qui s'y trouvent, notamment l'aile pédagogique (salles de conférence et classe), la salle d'honneur, cafétéria, un espace de sport et d'entrainement ainsi qu'un bâtiment d'entrainement dédié spécialement pour les forces d'intervention auprès des détenus au sein des prisons. Photo : Youssef Sodor Pour Abderahim Rahouti, Directeur du centre, «cette visite intervient dans le cadre du premier Forum africain des administrations pénitentiaires et de réinsertion, organisé par la DGAPR, qui lui-même s'inscrit en droite ligne du renforcement de la coopération Sud-Sud et la mise en œuvre des hautes instructions royales, surtout après le retour du Maroc dans sa maison africaine. Et la DGAPR a bien évidemment accumulé pendant ces dernières années un ensemble d'expériences et de bonnes pratiques, qu'elle est disposée aujourd'hui à partager avec nos frères africains ». «Ce forum est un couronnement de précédentes initiatives qui ont lieu à travers l'organisation de cycles de formation et des visites de terrain d'un ensemble de délégations africaines, notamment la Tanzanie, le Mali et le Niger et les visites exploratoires d'autres délégations pour prendre connaissance des capacités disponibles à la DGAPR, spécialement le Kenya, la Tunisie, l'Egypte. On est fier de ce forum et on espère qu'il permettra de renforcer davantage les relations Sud-Sud sur lesquelles nous fondons de grands espoirs afin de réaliser non seulement l'évolution au niveau du secteur pénitentiaire, mais aussi le développement du continent africain», a-t-il déclaré. Photo : Youssef Sodor En donnant plus de détails sur ce centre, Abderahim Rahouti nous a fait savoir que le CNFC de Tiflet a été fondé en 2015, qu'il dispose d'une annexe à la ville d'Ifrane et d'une capacité d'accueil de 520 stagiaires. «Le centre organise des cycles de formation dans plusieurs domaines. Il s'agit de la formation initiale qui dure 6 mois pour les nouveaux employés, la formation continue qui dure une semaine au profit du personnel des établissements pénitentiaires», nous a-t-il expliqué. Dans ce même registre, notre interlocuteur nous fait savoir que «la stratégie de la DGAPR est d'élaborer des programmes de formation au profit des employés en exercice, au minimum 40 heures de formation par an, outre la formation spécialisée au profit des cadres qui sont candidats à des postes de responsabilité ou sur le point de le faire». Photo : Youssef Sodor « Au côté de ces trois types de formations, il y a des journées d'Etude et des rencontres de communication qu'on organise quotidiennement. Et le centre, comme vous le constatez, est toujours en mouvement, d'autant plus que nous mettons en œuvre un ensemble d'accords de partenariat et de coopération avec d'autres pays frères », a-t-il conclu. De son côté, Sébastien Poirier, Directeur adjoint de la formation à l'école nationale d'administration pénitentiaire française, a expliqué à Hespress Fr que le but de sa visite au Royaume et « d'échanger avec l'équipe pédagogique du CNFC, pour évoquer ensemble le référentiel de formation, c'est-à-dire le développement des compétences nécessaires lorsqu'on rejoint l'administration pénitentiaire et qu'on vient travailler dans une prison». S'agissant des modules de formation enseignés aux cadres des administrations pénitentiaires au CNFC, Sébastien Poirier nous fait savoir que la France et le Maroc se rejoignent énormément sur plusieurs points concernant les modules de formation. Photo : Youssef Sodor « Plusieurs modules sont organisés. Mais les plus importants sont ceux qui visent la déontologie, l'éthique professionnelle, les bonnes pratiques évidemment dans la relation avec les personnes détenues, la prise en charge, l'organisation d'une détention et autres, autour toujours d'un cadre déontologique très fort. Et c'est en ça qu'on se rejoint beaucoup entre l'administration française et ici au centre national marocain », a-t-il déclaré. Et d'ajouter dans ce sens : « on travaille essentiellement sur la formation des surveillants éducateurs. C'est une formation qui dure 6 mois ici au Maroc comme chez nous en France. Donc on trouve beaucoup de points communs, avec des visites d'établissement bien sûr, et puis un ensemble de cours théoriques d'un côté et des modules de formation très pratiques pour que les jeunes surveillants puissent bien apprendre leur métier ici au CNF ». Interrogé sur ce que peut apporter de plus l'expérience française en matière de gestion des administrations pénitentiaires à l'expérience marocaine, notre interlocuteur soulève que « l'expérience française, d'abord, est importante en matière de référentiel, d'organisation d'une formation autour de l'approche parler-compétence, qui est le modèle qui se développe en France » notant que «c'est ce modèle d'ingénierie de formation que les cadres du CNFC ont voulu aussi expérimenter dans leur formation et c'est pour cela que nous sommes venus partager notre expérience ». Photo: Youssef Sodor