La Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini a été sévèrement bousculée par la gauche, dimanche 26 janvier, en Emilie-Romagne, selon les premiers résultats d'une élection régionale à valeur de test national pour le leader souverainiste italien. En effet, le président sortant de la région, Stefano Bonaccini (Parti démocrate, centre gauche), rendait une copie de 51, 7 % des voix, tandis que son adversaire Lucia Borgonzoni (Ligue) tournait aux environs de 43,6 %. Selon des projections réalisées à partir du dépouillement des bulletins de vote effectué, lundi 27 janvier à 2 heures du matin, il est fait état d'un énorme taux de participation à ce scrutin régional aux enjeux dépassant largement la seule région Emilie-Romagne de (67,7% contre 37% aux précédentes régionales de 2014). Pari perdu, pour le chef de l'extrême droite italienne Matteo Salvini qui a échoué à remporter dimanche la région « rouge » d'Emilie-Romagne. Il ne renversera donc pas le gouvernement comme escompté. « Ce matin personne ne sonnera au Quirinal (palais présidentiel) pour réclamer des élections anticipées », commentait lundi le quotidien Repubblica, qui estime que Salvini a « péché par excès d'assurance et fait preuve d'une certaine arrogance ». En effet, Matteo Salvini ou « Capitano » comme le surnomment ses partisans avait promis d'aller présenter un « avis d'expulsion » au gouvernement de Giuseppe Conte. Depuis Bologne où il s'est exprimé après coup, il a promis sans avouer sa défaite et tel le Corbeau de la fable qu'on ne « l'y reprendrait plus » et que « ce n'est que partie remise ». Néanmoins, il a surtout mis l'accent, non sans raison du reste, sur les résultats nuls du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, anti-establishment). En effet le M5S a été laminé lors de ce scrutin régionale dans ce bastion, fief de la gauche italienne 70 ans durant. « Il est clair que l'un des deux alliés au gouvernement, le M5S, a presque disparu d'Emilie-Romagne et de Calabre. Ce sont deux régions où le mouvement est né et où il était majoritaire ». Et ajoutant « la donne de gouvernance va changer à Rome lundi ». Effectivement, si le Parti Démocrate sort largement vainqueur avec ses plus de 51% de suffrage, le M5S sort de ce scrutin laminé avec un score sous la barre des 5% confirmant une crise profonde qui l'affaiblit et la tendance à la baisse de sa popularité ponctuée en début de semaine par la démission de son chef le 22 janvier dernier, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio. Ce qui met à mal le PD qui a bénéficié clairement non seulement de l'émergence des Sardines, un mouvement civique de jeunes, né il y a seulement deux mois, justement à Bologne mais aussi de sa dynamique anti-Salvini. Les Sardines en plus de mobiliser l'électorat de gauche se sont plus investies dans les coulisses pour cette victoire « historique » du Parti Démocrate dans un bastion qu'il ne fallait pas perdre. Cependant au regard des résultats du M5S il est comme qui dirait que la coalition gouvernementale que préside Giuseppe Conte a une aile plombée.