Entre l'Europe et les Etats-Unis, la tension semble monter d'un cran au sujet des taxes sur le numérique. Si la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen, s'est montrée optimiste pour la conclusion d'un accord, le président américain lui, a cherché à faire pression sur les Européens. La politique de la pression maximale engagée par l'administration Trump semble porter ses fruits. Après la Chine qui a cédé aux exigences américaines en signant un accord à l'avantage de Washington c'est au tour des Européens de goûter aux menaces. « Il est très très dur de traiter avec l'Europe. Ils tirent avantage de notre pays depuis des années (…) Si nous n'aboutissons pas à quelque chose (en terme de négociations commerciales), je prendrai des mesures, et ce sera des taxes très élevées sur leurs automobiles et autres produits« , a dit le président américain lors d'un entretien accordé mercredi à CNBC depuis Davos en Suisse. « Je voulais attendre d'en finir avec la Chine. Je ne voulais pas m'occuper de la Chine et de l'Europe en même temps« , a ajouté le chef d'Etat américain en référence à la guerre commerciale engagée contre la Chine depuis 2018 pour rétablir la balance commerciale, laissant présager un nouveau bras de fer avec l'Europe en taxant le secteur de l'automobile qui pourrait être hautement dévastateurs pour l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, s'est montrée plus qu'optimiste en vue de la conclusion d'un accord commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) est possible d'ici « quelques semaines ». « Dans l'ensemble, j'ai eu une très bonne conversation » avec le président américain Donald Trump, a-t-elle indiqué à la presse en marge du Forum économique mondial. « Nous prévoyons d'avoir dans quelques semaines un accord que nous pourrons signer ensemble », a-t-elle affirmé précisant que l'accord couvrira le commerce ainsi que les secteurs technologique et énergétique. Mercredi, la Grande-Bretagne a assuré qu'elle allait maintenir sa taxe sur le numérique qui touche les grandes entreprises américaines telles que Google, Amazon ou encore Facebook. Le ministre britannique des Finances Sajid Javid, a déclaré à ce propos, « nous prévoyons de mettre en oeuvre notre taxe sur les services numériques en avril », lors d'un panel au Forum économique mondial (WEF). « C'est une taxe proportionnée et qui est délibérément conçue comme une temporaire. Elle disparaîtra une fois qu'il y aura une solution internationale », a assuré le ministre qui s'exprimait aux côtés du secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.