Fouzi Lekjaa serait pressenti pour succéder à Ahmad Ahmad à la tête de la Confédération africaine de football (CAF) en 2021. Les scandales à répétition devraient empêcher une éventuelle réélection du Malgache. La course à la présidence de la Confédération africaine de football est déjà lancée. Alors qu'il faudra attendre le mois de mars 2021 pour connaitre le nom du successeur d'Ahmad Ahmad, l'Egyptien Amr Fahmy a déjà annoncé sa candidature le mois dernier. Evincé de l'instance continentale en mars 2019 pour « fautes graves », l'ancien secrétaire général de la CAF avait envoyé une lettre à la FIFA, dans laquelle il accusait le Malgache de corruption et de harcèlement sexuel à l'encontre de quatre salariées égyptiennes de la CAF, dont le siège est situé au Caire. Le mandat du Malgache a été terni par plusieurs scandales et affaires de corruption. La FIFA a même dû intervenir en nommant sa secrétaire générale, Fatma Samoura, en tant que déléguée générale de la FIFA en Afrique. Cette situation qui dure depuis plusieurs mois est en réalité un prélude à une prochaine ère au sein de la CAF, voulue plus transparente. L'actuel vice-président de la Confédération africaine de football et président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa pourrait donc en profiter pour monter en première ligne. Lekjaa jouit de l'appui de la plupart des membres du Comité exécutif de la CAF, une notoriété qu'il a acquise grâce à son engagement en faveur du développement du football africain. En effet, avant de faire son entrée à la CAF en 2017, le patron de la FRMF avait fait de ce sport le plus populaire sur le continent, un levier important de la diplomatie marocaine en Afrique. Son élection au sein du comité exécutif a été précédée par la signature de multiples conventions avec les fédérations africaines, prévoyant des aides et des subventions pour l'aménagement de terrains ou l'équipement des clubs. L'influence du président de la FRMF au sein des instances de la CAF est telle qu'en juillet il est promu deuxième vice-président de la Confédération, malgré les accusations – démenties par la suite – d'agression sur un arbitre rwandais lors de la finale de la Coupe de la Confédération en mai dernier, alors qu'il présidait encore aux destinées de la Renaissance de Berkane. Ce poste stratégique, le 2e vice-président de la CAF est monté au créneau pour dénoncer la corruption de l'instance panafricaine. Dans sa présentation du bilan moral de la FRMF en septembre 2019, Lekjaa est revenu sur la finale de la Ligue des champions de la CAF, ES Tunis-WA Casablanca, pour expliquer que si son instance a perdu le bras de fer engagé avec le club tunisien, c'est parce que la CAF continue de fonctionner avec les vieilles méthodes. « L'Afrique et la CAF continuent de fonctionner selon les mêmes méthodes depuis 30 ans. La corruption est toujours là, il y a une personne bien connue, par sa corruption historique et légendaire, qui utilise l'argent du pétrole et le gaz, la vente de véhicules... et qui continue de polluer le football. J'assume pleinement mes propos et je prends à témoins les personnes qui étaient présentes à la réunion du Caire, en présence de Gianni Infantino (ndlr – président de la FIFA), où'avais parlé de ce fléau», a-t-il martelé. Evoquant les participations des sélections de jeunes, le patron du football marocain met les pieds dans le plat en fustigeant le Mali et la RD Congo, même si le président de la Fédération de la RDC n'est autre que Constant Omari, le 1er vice-président de la CAF et membre du Conseil de la FIFA. « Pour les rencontres de la sélection U17, nous avion pris des joueurs qui n'avaient même par seize ans et demi, les autres équipes ont fait jouer des joueurs de vingt-trois et vingt-quatre ans. Vous vous rappelez de la rencontre des U23 contre la RDC, et le fameux joueur du TP Mazembe, qui évolue en club avec un âge et qui une fois appelé en sélection c'est avec un autre passeport et donc un autre âge ! ... L'équipe du Mali que nous avions jouée, n'a pas non plus respecté l'âge, je vous le dis ! Et c'est un problème, il faut voir l'âge réel et non celui porté sur les papiers. Nous avons saisila CAF pour utiliser la technologie afin de déterminer l'âge réel des joueurs et non celui porté sur les papiers», conclut, le 2e vice-président de la CAF.