Après l'annonce samedi du président ivoirien Alassane Ouattara en compagnie de son homologue français Emmanuel Macron du changement de nom du France CFA pour l'Eco, le projet de monnaie commune en Afrique de l'Ouest, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a réagi en appelant à la poursuite des efforts pour la création d'une monnaie unique en Afrique. Alors que le changement vers l'Eco se fera dans huit pays d'Afrique de l'Ouest, la CEDEAO a exhorté tous ses membres à s'employer à faire ce changement également à l'horizon 2020. La communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest « exhorte les Etats-membres à poursuivre les efforts visant le respect des critères de convergence » requis pour la mise en oeuvre de la monnaie commune, a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO à la clôture d'un sommet extraordinaire des chefs d'Etats à Abuja. Ces critères se résument au maintien en dessous de 3% de déficit du Produit intérieur brut (PIB), de 10% d'inflation, avec une dette inférieure à 70% du PIB. Pour l'instant, certains pays n'y sont pas arrivé. Selon Zainab Shamsuna Ahmed, ministre des Finances du Nigeria, poids lourd économique régional, interrogée par l'Afp, « il reste encore du travail à faire individuellement pour répondre aux critères de convergence », a-t-elle déclaré. Pour la ministre des Finances, l'objectif d'aboutir au changement vers l'Eco d'ici 2020 « n'est pas certain », prenant pour exemple le Togo qui n'entre pas dans les critères de la CEDEAO, qui demande à ce que les pays remplissent ces critères pendant trois ans de suite. Les chefs d'Etat des 15 pays de la région déjà adopté le symbole de l'Eco – « EC » – ainsi que le nom de la future banque centrale de la CEDEAO , la « Banque centrale de l'Afrique de l'Ouest ». La CEDEAO s'est félicitée des « progrès enregistrés » et a demandé au comité ministériel en charge du dossier d' »accélérer » ses efforts en vue de « la création de l'union monétaire de la Cédéao en 2020 ».