La CEDEAO est plus que décidée à changer de cap. La communauté économique ouest-africaine compte rompre avec le FCFA (Franc de la communauté financière africaine). Et ce n'est plus qu'une question de temps. Car la nouvelle monnaie, qui s'appellera «Eco», devrait rentrer en vigueur sous peu, en 2020. Quid de l'impact de cette décision sur la demande d'adhésion du Maroc à la CEDEAO formulée depuis près de 2 ans? Il faut dire que ces dernières années, le Franc FCA, monnaie utilisée dans la plupart des pays francophones en Afrique, fait l'objet d'une véritable levée de boucliers dans le continent. En visite récente en France, le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, s'est exprimé via la presse internationale, sur le sujet. Répondant aux questions des médias internationaux sur la question du FCFA, Ouattara qui rendait visite à son homologue Emmanuel Macron, a indiqué que «le FCFA se porte bien». Il a annoncé à cette occasion que «les chefs d'Etat de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) ont décidé ensemble à 15, de mettre en place une nouvelle monnaie qui s'appelle ‘'Eco''». «Nous allons continuer d'y travailler», a-t-il expliqué avant d'interpeller ses homologues sur l'effectivité de ladite monnaie au moment opportun. A ce titre, Ouattara a manifesté son engouement de traduire ce projet en passant de la parole aux actes. Il s'est dit très optimiste quant à la sortie de cette nouvelle monnaie « Eco » en 2020. Mais, il a émis le souhait d'une pensée convergente qui dynamiserait davantage le projet en cours de par le respect des critères de convertibilité. Il n'a d'ailleurs pas manqué de porter à la connaissance du plus grand nombre la position de son pays par rapport auxdits critères, «La Côte d'Ivoire respecte les critères de convergence pour 2020». Outre ce constat, Alassane Ouattara a attiré l'attention des pays membres de la zone CEDEAO, sur le respect des critères de convergence. C'est sans doute pourquoi il a déclaré que «d'autres pays les respectent, d'autres non. Donc, il faudrait que les critères de convergence soient atteints par tous les pays avant d'y aller». «Mais, ce que nous avons arrêté par contre, c'est que les pays qui sont prêts, les pays de la zone UEMOA (Union monétaire ouest-africaine) qui font des efforts importants de bonne gestion, de bonne gouvernance, de maîtrise des déficits de la dette, soient prêts sans doute en 2020», a-t-il étayé, tout en rappelant « qu'il appartiendra aux chefs d'Etat de cette zone de prendre une décision ». Mais qu'adviendra-t-il du Maroc par rapport à cette question d'actualité? Quelle position devra-t-il adopter devant les enjeux de la nouvelle monnaie Eco ? Abandonnera-t-il le dirham en faveur de ce projet ? Car, l'on se souvient que le Royaume a émis le souhait de rejoindre les pays membres de la zone CEDEAO depuis un bon nombre d'années. Ainsi, en passe de devenir membre de cette zone géographique du continent africain, le Maroc devra sans doute tenter de trouver un palliatif à cette équation d'ici l'échéance 2020. Une année déterminante pour la sortie effective de «l'Eco» qui pourrait substituer le FCFA si toutes les conditions sont effectives. Le Maroc qui entreprend des relations fortes avec la plupart de ces Etats, au regard des accords bilatéraux et de coopération signés, devra de ce fait voir comment amorcer cette étape importante de son histoire. L'avenir nous en dira davantage pour la suite. Rappelons que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a été créée le 28 mai 1975 à Lagos, Nigeria. On dénombre quinze Etats, dont huit pays rassemblés au sein d'une monnaie ouest-africaine (UEMOA) et qui utilisent le FCFA. Il s'agit de la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Togo, la Guinée-Bissau, le Niger, le Bénin, le Mali et le Sénégal. Sans oublier les sept autres nations qui possèdent également une monnaie nationale, notamment le Ghana (le cedi), la Sierra Leone (le Leone), le Libéria (le dollar libérien), le Cap-Vert (l'escudo), la Guinée (le franc guinéen), le Nigeria(le naira).