Le Parquet national financier français a, selon les informations de Mediapart, ouvert une information judiciaire pour « corruption active et passive » concernant l'attribution du Mondial 2022 au Qatar. C'est l'aboutissement de trois ans d'enquête. Selon les informations de Mediapart, le Parquet national financier a ouvert une information judiciaire pour « corruption active et passive » ainsi que pour recel et blanchiment, concernant l'attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, le 2 décembre 2010. L'enquête, jusqu'ici menée sous l'égide du PNF, a été confiée dernièrement à un juge d'instruction. Comme l'explique Mediapart, l'ancien président de l'UEFA et vice-président de la FIFA Michel Platini, à l'instar de deux anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, ont été placés en garde à vue et interrogés par l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), au mois de juin. Les questions des enquêteurs portaient essentiellement sur un déjeuner organisé à l'Elysée peu de temps avant l'attribution du Mondial. Platini de nouveau entendu ? Platini, président de l'instance européenne de football à l'époque de l'attribution du Mondial 2022, avait finalement été laissé libre après sa garde à vue, et avait déclaré par le biais de son avocat William Bourdon être « totalement étranger à des faits qui le dépassent ». Il devra néanmoins de nouveau répondre aux questions d'un juge d'instruction français, après l'ouverture de cette information judiciaire. Ce dernier était présent au fameux déjeuner à l'Elysée, entouré de Nicolas Sarkozy et Tamim ben Hamad al-Thani, prince héritier du Qatar. Dans un entretien au Monde en septembre dernier, l'ancien numéro 10 des Bleus avait reconnu avoir voté pour le Qatar, sans que Nicolas Sarkozy ne lui demande : « M. Sarkozy ne m'a jamais demandé de voter pour le Qatar. Mais j'ai senti qu'il y avait un message subliminal ».