Avec 245 manifestations annoncées c'est un jeudi noir qui attend la France demain avec d'énormes perturbations à titre d'épreuve de force entre contestataires et gouvernement. La discorde ? La réforme des retraites que l'exécutif est déterminer à mener à terme et que la rue rejette. Grande certitude, la mobilisation qui sera massive. Et pour cause c'est le jour de la grande grève. Voulue par tous les syndicats excepté la CFDT et autres organisations de jeunes et autres, on s'attend à ce que cheminots, enseignants, étudiants, policiers, éboueurs, avocats aux côtés des syndicats, partis d'opposition et « gilets jaunes » etc. investissent la rue pour manifester leur rejet de cette réforme. Les transports publics et les administrations devraient tourner au ralenti, voire pour certains d'entre eux se retrouver à l'arrêt à l'instar de la SNCF. En effet, la direction a déclaré que pas plus de 10% des trains pourront circuler en ce jeudi et des lignes au départ de certaines gares de Paris seront fermées. La RATP n'est pas en reste non plus. Les syndicats promettent un « enfer de mobilité » et seules deux lignes automatisées rouleront normalement. Dans les airs le trafic sera également perturbé 30% des vols intérieurs sont annulés pour cette journée, seuls les longs courriers ne seront pas concernés. Mais le mouvement de protestations ne se bornera pas qu'aux seuls secteurs des transports. Dans celui de l'Education nationale, les organisations syndicales annoncent que près de 70 % des enseignants seront en grève dans le primaire avec près de la moitié des établissements scolaires qui fermeront les portes. Ce conflit touchera également les entreprises à cause des services de transports justement. Mais ce que l'on redoute le plus c'est la violence des « casseurs » au sein et en marge des cortèges. Aussi un déploiement policier imposant a été programmé pour ce jeudi. A Paris ils seront plus de 6000 policiers et gendarmes à veiller au grain. Mais la galère risque de se prolonger car la grève est reconductible jusqu'au 5 janvier et de jour en jour. Aussi, la crainte est forte de voir le mouvement se prolonger. Un peu partout en France les préavis de grève reconductible ont été déposés jusqu'à début janvier. En outre des manifestations sont déjà prévues ces prochains jours et le week-end à venir s'annonce des plus chauds. Les routiers entrent aussi dans la danse dès samedi et d'autres corporations dont les préoccupations ne sont pas les mêmes que celles des cheminots ou des conducteurs de métro, donneront de leur voix. Les statistiques indiquent que six Français sur dix sont favorables à ce mouvement. Bref, le spectre de ce jeudi noir plane et il fait craindre la grève de 1995 (22 jours d'affilée de conflit contre le projet de Juppé de réforme des régimes spéciaux), ou celui de 2003 (jusqu'à un million de personnes dans la rue avant l'été contre la réforme Fillon des retraites) et de 2010 (avec pas moins de 13 journées nationales de mobilisation contre l'âge de départ décidé par Nicolas Sarkozy). En somme c'est une ambiance explosive qui attend l'Hexagone demain.