C'est de la ville ocre que sera lancée, le 23 novembre, l'édition 2019 de la campagne «16 jours d'activisme contre la violence faite aux femmes et aux filles». Elle se tient cette année au Maroc sous le slogan évocateur: « Masculinités positives : Les hommes et les garçons rejettent la violence faite aux femmes et aux filles ». L'annonce en a faite lors d'un point de presse conjoint entre le Centre d'Information des Nations Unies et le Bureau multi-pays d'ONU Femmes au Maghreb. Contours. La violence à l'égard des femmes et des filles est malheureusement une des formes de violation des droits humains les plus systématiques et les plus répandues. Sur un échantillon de 6 millions de femmes marocaines, 62,8% d'entre elles ont déclaré avoir subi un acte de violence, et sur 3,7 millions d'entre elles, 55% ont été confrontées à la violence dans le cadre conjugal. Les chiffes d'ONU Femmes Maroc donnent le tournis. Aussi dans le pays, le mariage précoce entraîne généralement pour les jeunes filles la fin de leurs études, de leur vocation, voire de leur droit absolu d'orienter leur vie comme elles l'entendent. Les chiffres d'ONU Femmes pour 2013 déjà indiquent que le mariage des mineurs a représenté près de 12 des unions en concernant 35 000 filles. Plus de 99% des mineurs mariés sont des filles, et non des garçons. Le constat d'échec social en matière de protection des droits de cette catégorie de la population sont traduits par le nombre de filles âgées de 8 à 15 ans, exploitées comme « petites bonnes ». En 2012, elles étaient entre 60 et 80 000. Toutes ces statistiques choc montrent l'étendue du travail d'éducation, d'instruction, et finalement de mobilisation qui reste à accomplir. La violence, c'est d'abord une affaire de « sexe fort » C'est le message d'alerte que tente de diffuser le Centre d'information des Nations Unies à Rabat et le Bureau multi-pays d'ONU Femmes au Maghreb à la veille du lancement de l'édition 2019 de la campagne «16 jours d'activisme contre la violence faite aux femmes et aux filles». En effet, la manifestation mondiale se tient cette année au Maroc sous le slogan :« Masculinités positives : Les hommes et les garçons rejettent la violence faite aux femmes et aux filles ». La manifestation a lieu chaque année à partir du 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, jusqu'au 10 décembre, journée des droits de l'Homme. « Elle fait partie de la campagne du Secrétaire Général des Nations Unies TousUNiS, visant à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles dans le monde, d'où la bannière orange symbolisant un monde meilleur, sans violence contre les femmes et les filles« , déclare dans ce sens la Représentante du Bureau Multi-pays de l'ONU Femmes pour le Maghreb, Leila Rhiwi, en présentant le programme de la campagne pour cette année. En présence du directeur du Centre d'information des Nations Unies à Rabat, Fethi Debbabi, la responsable a fait le point sur la situation de la violence subie par les femmes et les filles et l'action du système de Développement des Nations Unies, en particulier ONU Femmes Maghreb, avec leurs différents partenaires pour mettre fin à ces formes de violence. Les deux organes onusiens au Maroc seront aux avant-postes, place El Harti, ce samedi 23 novembre à Marrakech, en tenant un « village de sensibilisation et d'information » pour débattre et partager des idées sur cette problématique sociétale. Expressions anti-violence Les deux porte-paroles ont assuré qu'un ensemble d'intervenants institutionnels marocains accompagneront les activités de cette campagne. Ministère de la Solidarité de la femme de la famille et de développement social, Direction générale de la sûreté nationale, ministère de la Santé, Haut-commissariat au Plan seront notamment en service pour réussir l'événement. « Si les mouvements et associations de femmes travaillent depuis longtemps sur l'accès à leur droits en questionnant les inégalités, les discrimination et les violences vécues, très peu de d'initiatives ont été menées pour encourager les hommes à engager une réflexion sur eux-mêmes, sur ce qu'implique d'être un homme et sur les vulnérabilités et les conséquences néfastes qui peuvent en découler », explique la Représentante du Bureau Multi-pays de l'ONU Femmes pour le Maghreb en évoquant le slogan choisi pour cette année. Pour relayer l'information et susciter le débat auprès des jeunes, un hashtag officiel #Hit_Ana_Rajel (Car je suis un homme) a été lancé sur les réseaux sociaux avec pour objectif de « sensibiliser le grand public sur les rôles positifs des hommes et des garçons dans la promotion de l'égalité entre les sexes, ainsi que dans la prévention de la violence à l'égard des femmes et des filles ». Pour cette année donc, la campagne connaîtra la participation exceptionnelle d'artistes engagés. Seront là des vedettes de la musique, du slam, de la danse ou des arts plastiques comme les Fnaïre, Anis Chouchene, Kabaret Cheikhats, Moustapha Ramli, Souad Sahel, Fayçal Azizi, ou encore Taoufiq Izeddioui.