Au troisième jour de leur siège de l'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU), les dizaines de manifestants pro-démocratie refusent toujours, ce mardi, de se rendre, faisant fi des mises en garde des autorités et des menaces d'une intervention musclée de Pékin. Depuis dimanche, des dizaines de manifestants, dont de nombreux lycéens sont retranchés dans le campus de la PolyU, pour la confrontation la plus longue et la plus violente avec les forces de l'ordre depuis le début de la contestation en juin dans l'ex-colonie britannique. Un groupe d'entre eux a toutefois réussi une évasion aussi audacieuse que spectaculaire en descendant d'une passerelle au moyen de cordes avant d'être récupérés en contrebas par des motos et des scooters. En solidarité avec les manifestants reclus , des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi soir à Kowloon pour alléger la pression sur la PolyU et créer des contre-feux afin d'attirer la police anti-émeutes, qui s'est dite prête à faire usage de balles réelles. Pour sa part, la cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, vivement contestée et considérée comme principale cause de la crise en étant totalement acquise à la cause de Pékin, est enfin sortie de son silence mardi pour appeler les manifestants à ce rendre. Prenant la parole pour la première fois depuis le début de ce siège, elle a affirmé que ces derniers n'avaient d'autre solution que de se rendre. « Ce but ne peut être atteint qu'avec la pleine coopération des manifestants, et notamment des émeutiers qui doivent cesser les violences, rendre les armes et sortir pacifiquement en écoutant les instructions de la police », a-t-elle averti. De son côté, Pékin, de plus en plus excédée par la situation à Hong Kong, ne cache plus son intention d'intervenir directement pour « rétablir l'ordre ». A ce propos, l'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, Liu Xiaoming, a affirmé que Pékin ne resterait pas « les bras croisés » si la situation dans le territoire devenait « incontrôlable ». Les soldats de l'armée chinoise, en garnison à Hong Kong depuis la rétrocession, sont sortis ce weekend de leur caserne pour déblayer certaines rues des barricades. Une intervention qui a alimenté l'hypothèse d'une opération militaire.