Les élections anticipées tenues, le 10 novembre, afin de constituer un gouvernement n'ont pas sorti du blocage politique en Espagne. Les premiers résultats (93 % des bulletins) de ce scrutin donnent le Parti socialiste (PSOE) du chef de l'exécutif sortant, Pedro Sanchez, vainqueur avec 28 %, suivi du Parti populaire (PP, droite) en nette progression (21 %) et qui passe de 66 à 88 députés. La performance du jour c'est Vox, parti de l'extrême droite qui l'a enregistrée en passant de la cinquième (élections du 28 avril) à la troisième place. Il augmente ses sièges au Parlement de plus du double en obtenant 52 sièges au lieu des 22 antérieurement. Cuidadanos fait par contre le chemin inverse et perd au passage 47 sièges en ne remportant que 10 sièges. Podemos, quant à lui, laisserait dans l'affaire quelque sièges, n'obtenant en cela que 35 au lieu des 42 qu'il avait dernièrement. Bref, à la première lecture de ces résultats qui certainement ne devraient pas changer au final la donne, on se rend compte qu'aucun bloc ne se dégage ni à droite ni à gauche pour constituer une majorité absolue en vue d'un exécutif, raison de ce scrutin. Même si le premier bloc (droite) a enregistré des résultats probants au regard de ceux de l'extrême droite, ils demeurent cependant peu significatifs pour une configuration politique future à une alliance hybride. C'est peu probable, et le statuquo reste de mise, quoique la gauche et plus particulièrement le PSOE en ait laissé quelques plumes au passage. L'idéal en Espagne serait que ce dernier gouverne avec le PP et éventuellement Cuidadanos. La majorité au Parlement serait alors largement ample. Mais le PP ne le voit guère de cet œil. Il reproche notamment à Pedro Sanchez son rapprochement et manque de fermeté envers les partis unionistes de centre gauche de Catalogne (ERC) et de centre droite (PNV) les nationalistes basques et autres forces régionales prêtes à lui donner leur soutien dans cette perspective de coalition. Aussi, le président du PP, Pablo Casado, a exclu de faciliter un gouvernement de Sanchez. In fine, seule une auberge espagnole en deuxième lecture peut-être la solution à un futur exécutif en Espagne qui pour le moment se contente de n'envisager qu'une auberge ou chacun y va de son mets sans plus.