Ils sont 40 personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, à comparaître dès lundi devant le tribunal de Sidi M'hamed. Leur tort, avoir manifesté, ou encore avoir brandi le drapeau Amazigh lors des manifestations anti-système. Selon plusieurs sources, notamment le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), les procès de pas moins d'un quarantaine de détenus d'opinion débuteront dès lundi. L'un des procès se fera à titre posthume pour Kamel Eddine Fekhar, le militant algérien d'origine amazigh mozabite, décédé mardi 28 mai 2019 à l'hôpital Frantz Fanon de Blida, à la suite d'une grève de la faim entamée le jour de son arrestation le 31 mars dernier pour protester contre son incarcération à Ghardaïa en raison de ses publications sur Facebook. La mort de Kamel Eddine Fekhar, 56 ans, qui était médecin de profession et ancien président de la section de Ghardaïa de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), avait provoqué l'indignation du peuple algérien et avait été dénoncée par des ONG de défense des droits de l'Homme notamment Amnesty International. Son procès devrait se faire en même temps que celui d'Aouf Brahim, Dadi Noureddine, Mesbah Hemou et Babaz Khodir. Parmi les détenus dont le procès devrait se tenir lundi, figurent celui de Samira Messouci, 25 ans, la plus jeune élue de l'APW de Tizi Ouzou, arrêtée le 28 juin à Alger pour avoir brandi le drapeau Amazigh lors des manifestations anti-système. Elle est poursuivie au même titre que l'étudiante en droit, Nour Elhouda Yasmine Dahmani, 22 ans, arrêtée le 17 septembre pour « atteinte à l'unité nationale ».