Hong Kong qui est en proie à un mouvement de remise en cause d'un ordre social établi, qui dure depuis juin, a connu son premier décès. Alex Chow, 22 ans, est la première victime de la contestation hongkongaise qui y sévit. Il avait été retrouvé inconscient dans une flaque de sang à l'intérieur d'un parking à étages, lundi, à l'issue d'une nuit d'émeutes. Transporté à l'hôpital Queen Elizabeth, l'étudiant en informatique est décédé suite à ses blessures au petit matin de ce 8 novembre. Le directeur de l'Université des sciences et technologies, où Alex Chow étudiait, visiblement ému a interrompu la journée de cours pour annoncer la mort du jeune homme et a appelé les étudiants à observer une minute de silence. Dans la foulée, les réseaux sociaux ont aussitôt bouillonné. Et sur les forums en ligne, des appels ont été lancés, invitant les Hongkongais à descendre dans les rues et à venir avec des bougies participer, vendredi soir, à des veillées funèbres pour rendre hommage à la première victime de la contestation de Hong Kong, désormais inscrit au rang de premier martyr du mouvement prodémocratique. Les circonstances de sa mort restent floues et controversées. Police et manifestants se rejettent la responsabilité de la chute de l'étudiant lors d'affrontements entre les deux parties, lundi dernier à proximité et à l'intérieur dudit parking à étage. Les manifestants du mouvement prodémocratie affirment que la victime est tombée après être montée sur le parapet d'un des étages du parking afin d'échapper aux gaz lacrymogènes, tirés à l'intérieur du bâtiment. Les forces de l'ordre ont, toutefois, reconnu l'usage de gaz lacrymogène à des fins de dispersion de la foule, à l'emplacement où gisait Alex Chow, il y avait peu de gaz dans l'atmosphère. Au petit jeu du chat et de la souris, si l'on peut s'exprimer ainsi en ces circonstances, force est de constater que depuis le début de l'été, la répression répondait aux manifestations et actions quasi quotidiennes dénonçant, notamment, le recul des libertés et les ingérences grandissantes de la Chine dans les affaires de cette région semi-autonome. Jusque-là (une dizaine de jours), on ne comptait pas de victimes. Mais depuis une semaine, la violence a accru d'un niveau, et les actes de répression et d'incivilité se sont multipliés avec l'attaque au couteau, qui avait fait cinq blessés, dont un responsable politique local prodémocratie, qui a eu l'oreille coupée. Deux jours plus tard, c'était au tour d'un homme politique hongkongais pro-Pékin d'être poignardé. La mort d'Alex Chow risque d'aggraver encore plus cette situation, déjà assez tendue dans l'ex-colonie britannique.