Les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) ont appelé, lundi, les dirigeants européens à autoriser le débarquement des 104 migrants secourus par le navire Océan Viking au large des eaux libyennes et bloquées en mer depuis le 18 courant. Dans un communiqué, les deux ONG lancent un appel pour qu'une « large coalition d'Etats européens s'engage sans délai à faciliter la désignation d'un port à l'Océan Viking et à mettre enfin en place un mécanisme de débarquement prévisible et coordonné » pour les migrants secourus par le navire de sauvetage affrété par SOS Méditerranée et opéré en partenariat avec MSF. Au cours des quatre derniers mois, plusieurs dirigeants européens se sont réunis à trois reprises (à Paris, à Malte et à Luxembourg), manifestant ainsi leur volonté de mettre en place un mécanisme temporaire de débarquement et de répartition des personnes secourues en Méditerranée centrale, a rappelé Louise Guillaumat, directrice adjointe des opérations de SOS Méditerranée, citée dans le communiqué. « Pourtant, déplore-t-elle, aujourd'hui encore, 104 survivants sont une fois de plus relégués à l'oubli et doivent patienter sur le pont d'un navire de sauvetage, sans solution de débarquement en vue – un tourment de plus après l'épreuve de la mer. L'Europe peut et doit faire preuve d'une plus grande solidarité envers ses Etats côtiers ». Tous les migrants, dont 41 mineurs et deux femmes enceintes secourus à bord d'un bateau pneumatique en détresse à 50 milles nautiques des côtes libyennes, « ont déclaré avoir été victimes ou témoins de violences physique et sexuelle » durant leur périple, a indiqué le chef de mission de MSF Michael Fark. Selon elle, la situation actuelle de l'Ocean Viking « montre à quel point le projet pilote de débarquement annoncé par l'UE est fragile », ajoutant que cette situation dure depuis trop longtemps ». Cette situation est un « indicateur clair que si accord il y a, il a du mal à se mettre en place », a-t-elle précisé.