Dimanche 27 octobre, les Argentins éliront leur président et ils auront à choisir entre le candidat péroniste de centre gauche Alberto Fernandez et le président sortant Mauricio Macri. Si le premier est donné vainqueur au regard d'une primaire, en août dernier, qui l'avait largement consacré le second n'a pas encore dit son dernier mot. Ce n'est pas gagné pour autant. En effet, depuis l'été (hiver en Argentine), le candidat péroniste n'a de cesse d'avoir les faveurs du pronostic, les sondages le donnant vainqueur, et ce dès le premier tour. Mais voilà, Mauricio Macri (60 ans) le président sortant qui avait mis fin à l'alternance entre parti péroniste et parti radical en 2015, a réalisé hier dimanche, un véritable tour de force électoral en mobilisant foule à Buenos Aires que d'aucuns estiment à plus d'un demi-million d'Argentins (classe moyenne). Chant du cygne ou véritable chamboulement politique ? Seul l'avenir proche de l'Argentine le dira. C'est que le « Sí se puede » ou la reprise du fameux (« Yes we can ») le slogan de campagne de Macri risque, quoique mobilisateur, d'avoir pâle figure aux yeux des électeurs argentins (le bilan économique, étant le principal facteur du désamour de ces derniers envers lui). Celui-ci, en mauvaise posture crise économique oblige donc (l'économie en Argentine en est à sa troisième année de récession), avait besoin de ce bol d'oxygène populaire qui s'il ne lui garantit pas le siège auquel il aspire lui permet du moins, un brin d'espoir pour un éventuel retournement de situation. Mais en Argentine, pays à 34 millions d'électeurs où le vote est obligatoire, la perspective d'une reconduction par les urnes reste peu envisageable pour Macri qui a subi un lourd revers électoral, face au tandem péroniste (Alberto Fernandez et de sa colistière, Cristina Fernandez de Kirchner [ex-présidente d'Argentine] aux élections primaires. Créé en 2009, le système de primaires générales pour tous les partis politiques, le même jour et lors d'un scrutin national, est une exception argentine. Et si les mêmes résultats venaient à se reproduire lors des urnes dominicales à venir, le Péroniste serait alors élu haut la main et dès le premier tour. Quant à Mauricio Macri à défaut d'être élu et à la faveur de cette manifestation monstre, on peut y voir là, les prémices d'un véritable bloc d'opposition au « futur gouvernement péroniste » enfin auquel cas.