Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali, a remporté ce vendredi à Oslo, le Prix Nobel de la paix 2019, soit le 100è décerné par la Fondation, qui aura ainsi attribué cette distinction prestigieuse 100 fois depuis son lancement en 1901, conformément au testament d'Alfred Nobel. Ledit testament stipule qu'une partie de la fortune du savant suédois aille à « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». Le lauréat de cette année a été récompensé « pour ses efforts en faveur de la paix et de la coopération internationale, et en particulier pour son initiative décisive visant à résoudre le conflit frontalier avec l'Erythrée », selon le Comité Nobel norvégien, un organe élu par le Parlement norvégien (Stortinget), responsable de l'attribution de cette distinction. « Le prix vise également à reconnaître l'ensemble des acteurs œuvrant pour la paix et la réconciliation en Ethiopie et dans les régions de l'Afrique de l'Est et du Nord-Est », a-t-on motivé. Au total, 67 Prix de la paix ont été accordés à un seul lauréat, et 30 fois remis ex-æquo à deux lauréats. Le Prix a été décerné à deux reprises à trois lauréats : la première en 1994 à Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabin, et la seconde en 2011 à Ellen Johnson Sirleaf, Leymah Gbowee et Tawakkol Karman. Selon les statuts de la Fondation Nobel « un montant de prix peut être divisé par deux œuvres, dont chacune est considérée comme méritant un prix. Si un travail récompensé a été produit par deux ou trois personnes, le prix leur sera attribué conjointement. En aucun cas, un montant de prix ne peut être divisé entre plus de trois personnes ». Depuis 1901, le prix Nobel de la paix a été attribué à 133 lauréats, dont 106 personnes et 27 organisations. Le Comité international de la Croix Rouge a été consacré trois fois (1917, 1944 et 1963) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés deux fois (1954 et 1981). L'âge moyen de tous les lauréats du prix est de 61 ans, le plus jeune étant la militante pakistanaise des droits de l'Homme Malala Yousafzai, âgée de 17 ans lorsqu'elle reçut le prix en 2014, alors que le plus âgé est le physicien polonais Joseph Rotblat, qui avait 87 ans lorsqu'il a reçu le prix en 1995. Sur l'ensemble des lauréats, 17 sont des femmes, la première à être consacrée fut la pacifiste autrichienne Bertha von Suttner en 1905, et la dernière en date est la militante irakienne des droits de l'Homme Nadia Murad. Un seul lauréat a décliné le prix, en l'occurrence le politicien vietnamien Le Duc Tho, en 1973, lorsqu'il a été nobélisé ex-aequo avec le Secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger pour avoir négocié l'accord de paix du Vietnam. Le Doc Tho a déclaré qu'il n'était pas en mesure d'accepter le prix Nobel, en évoquant la situation au Vietnam. Trois lauréats ont reçu ce prix alors qu'ils se trouvaient en arrestation, à savoir le pacifiste et journaliste allemand Carl von Ossietzky (1935), l'activiste birmane et actuelle présidente du Myanmar Aung San Suu Kyi (1991) et l'activiste chinois des droits de l'homme Liu Xiaobo (2010), décédé en juillet 2017, peu après sa libération conditionnelle pour des raisons de santé. Le prix Nobel de la paix 2018 a été attribué au médecin congolais Denis Mukwege et à la militante Yazidie Nadia Murad « pour leurs efforts pour mettre fin à l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre ».