Au moins deux personnes ont été tuées en pleine rue à l'arme à feu, à Halle, (sud-est de l'Allemagne), dans une attaque visant, en plein Yom Kippour, une synagogue puis un restaurant turc. Deux autres personnes ont été grièvement blessées par balle. Le tireur portant un casque et des habits militaires, qui a tenté de pénétrer dans une synagogue en vain, s'est filmé pendant 35 minutes sur la plateforme de streaming Twitch. Quant à l'attaque du restaurant turc, plusieurs personnes ont fait état de tirs, dont celui d'une grenade. Le suspect un allemand de 27 ans a été interpellé après avoir été blessé dans un échange de tirs avec les forces de l'ordre et s'être enfui à bord d'un véhicule. Né à Eisleben en Saxe-Anhalt, à une quarantaine de kilomètres des lieux de l'assaut, celui que les médias allemands identifient comme Stephan Balliet vivait toujours chez sa mère depuis le divorce de ses parents lorsqu'il avait 14 ans. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. La personne arrêtée à l'issue d'une course poursuite en voiture avec la police qui est le suspect de l'assaut serait, a priori d'extrême droite et antisémite. Le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer a parlé d'une « attaque antisémite » pour laquelle un sympathisant « d'extrême droite » est suspecté. Sur une vidéo amateur reprise par de nombreux médias le montre casqué, habillé en kaki et muni d'une ceinture de munitions, d'apparence calme, il tire au fusil d'assaut en pleine rue, à proximité d'une voiture. Touché certainement par des tirs de la police, il s'effondre reste quelques secondes à terre, avant de remonter dans le véhicule et de partir. L'auteur de l'attentat à Halle a publié sur internet un « manifeste » antisémite, ont affirmé l'observatoire du terrorisme SITE et le quotidien Die Welt. Le document qui « semble avoir été créé il y a une semaine, le 1er octobre » montre « des photos des armes et des munitions utilisées », dont des « armes de fabrication artisanale », et fait part de l'objectif de « tuer autant d'anti-Blancs que possible, de préférence des Juifs ». Début août, le ministère fédéral de l'Intérieur révélait que 8 605 crimes et délits attribués à l'extrême droite avaient été enregistrés au premier semestre 2019 en Allemagne. Actuellement, plus de 12 700 extrémistes de droite jugés dangereux sont recensés par les autorités.