France, Israël… C'est finalement vers la Russie que le Maroc s'est tourné pour développer le nucléaire civil. L'accord porte plus exactement sur quatorze différents domaines. Cinq ans, jour pour jour, après la visite de l'ancien Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, à Rabat, la Russie vient d'approuver un accord de coopération portant sur l'usage pacifique de l'énergie nucléaire. L'accord de coopération, approuvé par le Conseil des ministres, a été signé par l'actuel Premier ministre russe Mikhaïl Mishustin et rendu public ce mercredi 12 octobre, rapporte l'agence de presse russe TASS. Rosatom, l'Agence fédérale de l'énergie atomique, a présenté cet accord, selon la même source, notant que l'accord a été convenu avec le ministère russe des Affaires étrangères et d'autres autorités exécutives fédérales, qui ont « précédemment travaillé avec la partie marocaine ». L'accord englobera pas moins de 14 domaines de coopération. Il s'agira entre autres de « la conception et la construction de réacteurs nucléaires, ainsi que des usines de dessalement d'eau de mer ». En plus de la gestion des déchets radioactifs ainsi que l'exploration et le développement des gisements d'uranium au Maroc, afin de fournir du combustible nucléaire pour les réacteurs, rapporte l'agence russe. Lire aussi: Face aux réticences de la France, Israël prête à aider le Maroc à développer le nucléaire civil Au Maroc, « le cadre institutionnel du secteur nucléaire a été renforcé par la création de l'Agence Marocaine de Sûreté et de Sécurité nucléaires et Radiologiques (AMSSNuR) (…) en tant qu'autorité réglementaire indépendante, chargée de veiller au respect de la conformité de la sûreté et de la sécurité nucléaires et radiologiques, des activités et des installations mettant en jeu des sources de rayonnements ionisants », lit-on sur le site du ministère de la transition énergétique et du développement durable. Plusieurs opérateurs, publics et privés, opérant dans ce domaine, notamment, le Centre National de l'Energie, des Sciences et des Techniques Nucléaires (CNESTEN) l'Office National de l'Electricité et de l'Eau potable (ONEE), l'Office Chérifien des Phosphates (OCP), les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) ou encore l'Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA). Le royaume ambitionne depuis plusieurs années de développer l'énergie nucléaire sur son sol, en misant récemment sur cette filière avec l'ouverture en 2021 du tout premier Centre national de formation en Sciences et technologies nucléaires à Maamora. Mais si le choix des partenaires ne représentait aucun doute il y a quelque temps, avec la France en tête de liste, en tant qu'allié indéfectible du Maroc et championne mondiale du nucléaire, le contexte géopolitique assez tendu a finalement laissé place à des doutes. Certaines sources évoquaient même un possible revirement vers Israël, qui affirmait récemment pour sa part être prédisposé à mettre sa technologie nucléaire à la disposition des pays arabes qui ont signé les accords de normalisation.