La variole du singe ou « Monkeypox » commence à susciter des interrogations sur l'apparition d'une nouvelle pandémie mondiale avec ses éventuelles répercussions et ce, depuis l'annonce du premier cas confirmé au Maroc en provenance de l'étranger. Dans un entretien à la MAP, le coordonnateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique au ministère de la Santé et de la Protection sociale, Dr. Mouad Elmrabet répond à trois questions sur le « Monkeypox », en mettant en avant la différence entre ce virus et la Covid-19 ainsi que le protocole sanitaire national à suivre pour les cas infectés. 1-Quelle est la différence entre la variole du singe et la Covid-19 ? La variole du singe ou « Monkeypox » est une maladie ancienne connue du point de vue étiopathogénique (évolution, caractéristiques cliniques, caractéristiques épidémiologiques, solutions thérapeutiques et préventives). Par contre, l'émergence pour la première fois de 2019-nCov ou actuellement Covid-19 était sous forme d'un nouveau virus et d'une nouvelle maladie inconnus, sans solutions médicales et préventives connues auparavant. 2-Le « Monkeypox » est-il mortel? Le « Monkeypox » est généralement une maladie spontanément résolutive en 2 à 4 semaines. Les cas graves surviennent plus fréquemment chez les enfants et les immunodéprimés. Les complications de la variole du singe peuvent inclure des surinfections, des lésions, des infections respiratoires, une septicémie, une encéphalite et une infection de la cornée avec cécité. Le taux de létalité de cette variole a varié entre 3 à 6% dans les pays endémiques. Ce taux varie aussi selon le type (le type de l'Afrique de l'ouest est moins grave) mais également selon les systèmes de santé et d'autres déterminants. Pour le moment, aucun décès n'a été signalé en rapport avec l'alerte actuelle. 3-Quel est le protocole sanitaire pour une personne infectée par la variole du singe? Pour les cas infectés, on procède à un isolement de 3 semaines depuis la date d'apparition du premier signe clinique. Tout cas suspect ou probable doit être immédiatement déclaré à l'autorité sanitaire provinciale/préfectorale dont relève la structure sanitaire (publique ou privée) où le médecin a établi le diagnostic. La Délégation provinciale/préfectorale du ministère de la Santé et de la Protection sociale coordonne, en urgence, avec le service régional de Santé Publique la vérification de la définition des cas et procède à l'investigation épidémiologique dès que le cas est classé comme cas probable.